Néléni bulletin No. 61 : Ancrés dans la résistance, les territoires pour la justice climatique

Les terres, eaux, forêts et écosystèmes constituent la base de la vie pour les peuples autochtones, les paysan·nes, les pêcheur·euses traditionnel·les, les pastoralistes, les peuples des forêts, les travailleur·euses et les autres communautés rurales. Les peuples autochtones considèrent leurs territoires comme l’intégralité de l’habitat qu’ils habitent ou utilisent, le point d’ancrage de la culture, de l’identité et des moyens de subsistance. Au-delà de la production alimentaire, ces territoires assurent des fonctions sociales, culturelles, spirituelles et écologiques essentielles. Pourtant, les biens fonciers et naturels sont vivement disputés, et leur répartition inégale reflète la discrimination structurelle et les injustices historiques. Au fil des siècles, des processus d’enfermement, de colonialisme et de dépossession ont concentré le contrôle aux mains d’acteurs puissants, exacerbant ainsi l’oppression et l’exclusion.

Aujourd’hui, l’effondrement climatique, la perte de biodiversité et l’injustice environnementale, causés par des économies néolibérales basées sur la financiarisation, le patriarcat et le colonialisme, renforcent ces luttes. L’accès, l’utilisation et le contrôle des communautés sur les terres et les territoires restent essentiels pour faire avancer les transformations systémiques souhaitées par le mouvement pour la souveraineté alimentaire. Les territoires sont des terrains de résistance contre les projets d’extraction qui mettent en danger la santé, les moyens de subsistance et les écosystèmes, mais ce sont aussi des espaces où les communautés créent des alternatives reposant sur l’agroécologie. Ces modèles promeuvent la souveraineté alimentaire, la dignité et la justice (sociale, climatique, environnementale, de genre et intergénérationnelle).

Alors que les mouvements sociaux se préparent à la COP 30 sur le Climat et la deuxième Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural (CIRADR +20), cette édition du bulletin Nyéléni met en avant le rôle central des terres et des territoires dans la création de futurs justes et durables.

FIAN International, Les Amis de la Terre International, Groupe ETC, La Via Campesina

Lire le bulletin d’information Nyeleni n° 61 ici

Illustration créée pour le 3e Forum Global Nyéléni: Cultiver ou mourir, Chardonnoir –
https://nyeleniglobalforum.org/nyeleni-virtual

Les États doivent saisir l’occasion des négociations à l’ONU : décider de mesures de protection réelles contre les violations et les abus des droits humains commis par les entreprises

FIAN International plaidera en faveur d’un instrument juridiquement contraignant (LBI) ambitieux lors des négociations. Si les États ne soutiennent pas cette initiative, l’impunité des entreprises continuera de porter atteinte aux droits humains, à la justice et à la dignité des personnes en première ligne face à l’extractivisme, à l’accaparement des terres, aux dommages climatiques, aux abus en matière de travail et à la destruction de l’environnement.

Les droits environnementaux ont été particulièrement affaiblis dans la dernière version du projet de LBI. FIAN et des organisations partenaires appellent les États à réintégrer dans l’instrument un langage fort consacrant le droit à un environnement propre, sain et durable, comme l’indique une étude récemment publiée.

« Nous sommes prêts, aux côtés des mouvements paysans, de peuples autochtones, de travailleurs, de défenseurs de l’environnement et de communautés touchées, à faire pression pour obtenir un traité qui ait du mordant », déclare Ayushi Kalyan, coordinatrice de la responsabilité des entreprises chez FIAN International.

« À Genève, nous ferons pression avec nos partenaires pour obtenir des dispositions textuelles qui garantissent la justice, la responsabilité et le respect des droits humains avant les profits des entreprises. »

Un traité solide fondé sur les droits

Cette semaine verra la poursuite des négociations menées par les États sur les articles 12 à 24 et une discussion interactive basée sur le résumé du président des trois consultations intersessions qui ont eu lieu plus tôt cette année, ainsi que sur ses propres propositions de réécriture des articles 4 à 11. Celles-ci n’ont été publiées que cinq jours avant le début des négociations, laissant peu de temps à la société civile et aux États pour les analyser correctement. Les lobbies d’entreprises et les représentants du monde des affaires ont participé activement aux consultations intersessions cette année, diluant encore davantage le projet et faisant pression en faveur de normes volontaires plutôt que de dispositions juridiquement contraignantes.

De plus, la reformulation des articles 4 à 11 proposée par le président-rapporteur présente une version simplifiée et procédurale du LBI qui privilégie la convergence textuelle entre les États plutôt que l’ambition substantive. Si les suggestions du président comportent certaines avancées positives, elles restreignent toutefois les obligations des États en les subordonnant aux cadres juridiques nationaux, en n’intégrant pas suffisamment les dimensions environnementales et de genre et en assouplissant les dispositions relatives à la responsabilité des entreprises et à l’accès à la justice.

Cette approche diverge de la position de FIAN, qui appelait à un traité solide, fondé sur les droits, reposant sur des obligations contraignantes pour les États, des mesures de précaution, une protection environnementale forte, une responsabilité solidaire obligatoire et le droit des communautés de dire « non ! ». Le calendrier et le contenu du projet du président risquent de mettre de côté ces propositions substantielles de la société civile et des pays du Sud, orientant le processus vers un consensus procédural plutôt que vers une justice transformatrice.

Il est temps d’agir

Les choix qui seront faits aujourd’hui détermineront si l’instrument final sera solide ou s’il sera édulcoré au point d’être inefficace.

« Si des normes fortes et contraignantes ne sont pas adoptées, l’impunité des sociétés transnationales se poursuivra », déclare Stephan Backes, coordinateur des obligations extraterritoriales des États chez FIAN International.

Nous appelons tous les États à participer à cette session de négociation avec ambition et courage. Nous avons besoin d’un traité qui établisse des obligations contraignantes pour les sociétés transnationales, des mécanismes d’application solides et des recours efficaces pour les populations touchées. Il doit aborder les liens entre le pouvoir des entreprises, la destruction de l’environnement, l’injustice climatique, le complexe militaro-industriel et les inégalités entre les sexes, notamment par le biais de réparations, de sanctions et de désinvestissements dans les industries abusives.

Ces dimensions doivent être intégrées dans l’ensemble du traité et ne pas être traitées comme des questions secondaires. Il est également essentiel d’empêcher toute ingérence indue des intérêts commerciaux qui cherchent à affaiblir la protection des droits humains. Le processus doit être guidé par les principes des droits humains plutôt que par les intérêts des entreprises.

Ces négociations ne doivent pas être précipitées ni édulcorées pour répondre aux pressions des entreprises ou géopolitiques. Un accord faible ou symbolique ne ferait que légitimer le statu quo de l’impunité.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Ayushi Kalyan kalyan@fian.org ou Stephan Backes backes@fian.org

Les entreprises doivent répondre de leurs actes : reconnaître le droit à un environnement sain

Partout dans le monde, des communautés sont touchées par le pouvoir transnational incontrôlé et non réglementé des entreprises, qui entraîne la contamination des réserves d’eau, la perte de terres agricoles, la destruction des systèmes alimentaires et la perte des moyens de subsistance. Pourtant, trop souvent, les entreprises ne répondent pas de leurs actes, tandis que les communautés se retrouvent sans recours ni justice, comme le souligne une nouvelle étude consacrée aux questions environnementales, intitulée « Les entreprises doivent répondre de leurs actes envers les populations et la planète », qui vise à orienter les discussions des Nations Unies.

La prochaine session du groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée du Conseil des Droits de l’Homme, qui se tiendra en octobre 2025 – la onzième série annuelle de négociations –, offre un potentiel énorme pour limiter le pouvoir excessif des entreprises et protéger les communautés et l’environnement. Les États négocieront les articles finaux du projet actualisé de l’instrument juridiquement contraignant (LBI) visant à réglementer les sociétés transnationales dans le cadre du droit international des droits humains. FIAN et d’autres organisations internationales de la société civile insistent pour que le LBI reconnaisse explicitement le droit à un environnement propre, sain et durable et intègre ce droit – ainsi que des considérations plus larges relatives à l’environnement et au changement climatique – dans l’ensemble de ses dispositions substantielles.

« C’est très simple. Si la LBI ne prévoit pas de mesures de protection environnementale strictes, elle trahira les communautés qu’elle est censée protéger », déclare Ayushi Kalyan, coordinatrice de la responsabilité juridique des entreprises chez FIAN International.

Normes internationales applicables

Les communautés, les défenseuses et défenseurs des droits humains et de l’environnement militent depuis longtemps pour cet ajout au droit international relatif aux droits humains.

En Amérique latine, des familles continuent de se battre pour obtenir justice, plusieurs décennies après que la société suédoise Boliden Mineral ait déversé des déchets toxiques à Arica, au Chili, causant des problèmes de santé généralisés chez les personnes vivant à proximité du site de décharge. En Palestine, des entreprises telles que Heidelberg Materials sont accusées d’avoir contribué au pillage des ressources naturelles des territoires occupés. À travers l’Afrique et l’Asie, les projets d’extraction privent les peuples autochtones et les communautés rurales de leurs territoires et de leurs systèmes alimentaires. Chaque cas souligne le besoin urgent de normes internationales claires et applicables qui privilégient les droits humains et la protection de l’environnement plutôt que les profits des entreprises.

La Cour internationale de justice et la Cour interaméricaine des droits de l’homme ont toutes deux affirmé l’obligation des États de réglementer les acteurs privés et de prévenir les dommages environnementaux transfrontaliers. Plus de 80% des États membres de l’ONU reconnaissent déjà légalement le droit à un environnement sain.

« Le LBI doit reconnaître explicitement le droit à un environnement sain, protéger les défenseuses et défenseurs contre les représailles et garantir aux victimes un accès réel à la justice », déclare Stephan Backes, coordinateur des obligations extraterritoriales chez FIAN International.

Combler l’écart

Les Etats ont désormais la responsabilité de combler le fossé au niveau mondial en inscrivant ce droit au cœur du LBI.

L’étude publiée aujourd’hui propose aux États des textes juridiques concrets visant à renforcer les dispositions du LBI, en veillant notamment à ce qu’il inclue la diligence raisonnable en matière d’environnement, les mesures de précaution et la primauté des droits humains et des obligations environnementales sur les accords commerciaux et d’investissement. Les États devraient examiner attentivement ces recommandations et les intégrer dans leurs contributions lors du prochain cycle de négociations en octobre, et continuer à s’appuyer sur ces propositions dans le cadre de leurs actions de plaidoyer en cours dans les espaces et processus nationaux, régionaux et internationaux concernés.

Alors que le monde se rapproche de l’effondrement climatique, ce processus LBI représente une occasion cruciale de demander des comptes aux entreprises. Les États ne doivent pas la gaspiller.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Ayushi Kalyan Kalyan@fian.org ou Stephan Backes Backes@fian.org.

Les coûts sanitaires et nutritionnels des supermarchés

À mesure que les supermarchés se développent, les systèmes alimentaires traditionnels se réduisent, mettant en péril les régimes alimentaires traditionnels et leurs bienfaits pour la santé humaine. C’est le thème central de notre bulletin de septembre.

Des recherches menées dans la région du Kilimandjaro, en Tanzanie, ont montré que le passage à un régime alimentaire occidental entraînait des effets négatifs sur la santé, tels qu’un accroissement des problèmes inflammatoires, un affaiblissement du système immunitaire et une prise de poids. À l’inverse, un retour aux aliments traditionnels produisait des effets anti-inflammatoires et réduisait les marqueurs de maladies métaboliques.

La prolifération des supermarchés à travers le monde provoque une croissance exponentielle des aliments ultra-transformés et raffinés qui ont une longue durée de conservation, ainsi qu’une diminution rapide de la disponibilité des aliments nutritifs, frais et plus périssables, notamment les fruits et les légumes. Ces aliments ultra-transformés sont associés à un risque accru d’obésité et d’autres maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques, le diabète ou le cancer, voire la malnutrition chez les enfants. Ils sont majoritairement composés d’ingrédients issus de l’agriculture industrielle et des chaînes commerciales mondiales et entraînent une pollution chimique excessive de l’eau, de l’air et des sols.

En revanche, les circuits de distribution locaux, dotés de marchés locaux et de petits commerces de rue, offrent un meilleur accès à une grande variété d’aliments frais et sains, abordables et facilement accessibles. Les vendeurs et vendeuses de « cuisine de rue » jouent un rôle crucial dans ces systèmes alimentaires traditionnels. On estime que 2,5 milliards de personnes consomment de la cuisine de rue chaque jour. La plupart de ces commerces de rue ne disposent pas de grandes capacités de stockage et doivent souvent acheter de petites quantités d’ingrédients frais sur les marchés traditionnels ou directement auprès des agriculteurs et agricultrices locales. La qualité des aliments est assurée par des liens sociaux solides et la confiance entre les personnes qui produisent, vendent et consomment. Les aliments sont ensuite préparés grâce à des installations de transformation simples. À l’inverse, les aliments ultra-transformés, communément appelés « malbouffe », contiennent de fortes doses de sucres libres, de féculents raffinés, de sodium, de graisses saturées et d’acides gras trans, issues de substances ou d’additifs qui les rendent plus attrayants et prolongent leur durée de conservation. Dans les communautés où les pratiques alimentaires sont profondément enracinées, une des stratégies marketing des entreprises agroalimentaires et des chaînes de distribution consiste à imiter et recréer les aliments traditionnels à l’aide d’ingrédients industriels afin d’élargir leur marché.

Ce mois-ci se tiendra au Sri Lanka le troisième Forum mondial Nyéléni. Le processus Nyéléni met l’accent sur le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée, produite selon des méthodes écologiquement responsables et durables. La production, la distribution et l’accès à la nourriture constituent un tissu socio-culturel cohérent qui contribue au bien-être nutritionnel et mental des populations, ainsi qu’à leur souveraineté alimentaire. Dans ce numéro, nous soulignons comment les systèmes alimentaires locaux doivent être le point d’entrée pour aborder des enjeux tels que la nutrition, les conditions de travail et le renforcement des communautés. Pour ce faire, nous prenons l’exemple d’une politique d’approvisionnement alimentaire saine dans les réseaux scolaires brésiliens et celui des initiatives de résistance à l’expansion des supermarchés en Afrique.

Lisez Supermarket Watch ici

Pour plus d’informations, veuillez contacter Laura Michéle: michele@fian.org.

CEDEF Tchad : Les femmes sont exclues dans la prise des décisions relatives à la terre

Le Centre africain de la paix, avec le soutien de FIAN International, a soumis un rapport parallèle sur le Tchad au Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF).

Selon ce rapport, l’arrivée de Perenco en 2022 a entraîné de nombreuses violations des droits humains. Perenco a acquis de la terre dans la localité avec le soutien des autorités et sans respecter les droits fonciers coutumiers de la communauté. Les femmes de la communauté n’ont pas été consultées dans les décisions concernant l’accès et le contrôle de la terre. Elles ont également été exclues des discussions sur l’indemnisation foncière.

De plus, les activités de Perenco, notamment le déversement de déchets toxiques, ont détruit la terre agricole. La région a connu une recrudescence des maladies, en particulier des maladies respiratoires et cutanées. La contamination de l’eau et des sols affecte les femmes de la localité, qui sont chargées de collecter l’eau et de préparer les repas. De plus, les pénuries alimentaires ont aggravé la malnutrition chez les enfants et les femmes enceintes. Les jeunes filles sont souvent contraintes d’abandonner l’école et de se marier précocement.

Dans ses observations finales, le CEDEF a noté avec préoccupation que les attitudes patriarcales discriminatoires et les stéréotypes limitent l’accès des femmes rurales à la prise des décisions, ainsi qu’à la propriété, au contrôle et à l’utilisation de la terre.

Il a également noté l’absence de participation égale des femmes à la prise des décisions concernant la gestion des ressources en eau et les plans de développement rural. Le comité a recommandé au Tchad d’intégrer et de généraliser une perspective de genre dans toutes les stratégies et tous les plans de développement agricole et rural, et de permettre aux femmes rurales d’agir et d’être visibles en tant que parties prenantes, décideuses et bénéficiaires.

En outre, il a déclaré que le Tchad devrait démanteler les attitudes patriarcales et les stéréotypes sexistes qui entravent l’accès égal des femmes rurales à la terre et promouvoir leur accès à l’éducation, aux services de santé et à une eau et un assainissement adéquat.

Lire le rapport parallèle complet sur le Tchad au CEDEF ici.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Valentin Hategekimana hategekimana@fian.org

Les accaparements de terres illustrent les inégalités de richesse croissantes

Des investisseurs internationaux et des sociétés richissimes achètent de vastes étendues de terres dans les pays du Sud, alimentant ainsi les inégalités croissantes, dans le cadre d’une tendance mondiale au transfert de richesses au détriment des plus pauvres et des travailleur∙euse∙s.

Le rapport de FIAN International et Focus on the Global South, Les seigneurs de la terre : propriétaires fonciers transnationaux, inégalités et plaidoyer pour la redistribution, braque les projecteurs sur les dix plus grands propriétaires fonciers transnationaux du monde, qui contrôlent 404 457 km², soit une superficie équivalente à celle du Japon.

 

Ce phénomène s’inscrit dans le cadre d’une ruée mondiale sur les terres. Depuis 2000, les entreprises et les investisseurs financiers ont acquis environ 65 millions d’hectares de terres, soit deux fois la superficie de l’Allemagne. Aujourd’hui, 70 % des terres agricoles mondiales sont contrôlées par les 1 % d’exploitations industrielles géantes les plus importantes.

Déplacements forces

Elle a des conséquences majeures sur la sécurité alimentaire, menaçant les moyens de subsistance de 2,5 milliards de petits exploitants agricoles et de 1,4 milliard de personnes parmi les plus pauvres de la planète, dont la plupart dépendent de l’agriculture pour survivre. Elle est également à l’origine de violences, d’expulsions forcées, de destruction de l’environnement et contribue au changement climatique. Pratiquement tous les grands propriétaires fonciers mondiaux ont été impliqués dans des rapports faisant état de déplacements forcés, de destruction de l’environnement et de violences à l’encontre des communautés.

L’un des principaux acteurs est le fonds de pension américain TIAA, qui a acquis 61 000 hectares dans la région brésilienne du Cerrado, l’une des zones les plus riches en biodiversité au monde. Dans le Cerrado, près de la moitié des terres ont été converties en plantations d’arbres, en grandes monocultures agro-industrielles et en pâturages pour l’élevage bovin, dans un contexte d’accaparement violent de terres, de déforestation et de destruction de l’environnement qui montre déjà des signes d’impact sur le climat.

La TIAA a presque quadruplé ses avoirs fonciers mondiaux entre 2012 et 2023, passant de 328 200 hectares à 1,2 million d’hectares.

Inégalités

La concentration des terres affecte le monde entier. Le fait de permettre que de vastes étendues de terres situées dans des États différents soient contrôlées par des entreprises étrangères sape la souveraineté des États et l’autodétermination des peuples.

La monoculture à l’échelle industrielle, souvent pratiquée sur ces terres, est l’un des principaux facteurs du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la destruction des écosystèmes, empêchant des transitions justes vers des systèmes alimentaires et des modèles économiques plus équitables et durables.

Cette évolution résulte d’une tendance mondiale à l’accroissement des inégalités et à la concentration des richesses. Depuis le milieu des années 1990, les 1 % les plus riches de la population mondiale ont accaparé 38 % de toutes les richesses supplémentaires accumulées, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en ont bénéficié que de 2 %.  On estime que 3,6 milliards de personnes, soit 44 % de la population mondiale, vivent aujourd’hui avec moins de 6,85 dollars par jour, un niveau qui ne permet pas de mener une vie digne.

L’accaparement des terres résultant en grande partie du capital mondial et de l’accumulation de terres par les sociétés transnationales et les entités financières par-delà les juridictions, la coopération internationale est essentielle. La Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural (CIRADR+20) qui se tiendra en Colombie au début de l’année prochaine est une occasion unique pour les gouvernements de convenir de mesures visant à mettre fin à l’accaparement des terres, à inverser la concentration des terres et à garantir une distribution large et durable des ressources naturelles.

Dans un monde confronté à des crises interdépendantes – dégradation du climat, insécurité alimentaire, pauvreté persistante et inégalités sociales – et à une reconfiguration de l’équilibre mondial des pouvoirs, il est possible de s’éloigner des politiques néolibérales qui ont profité à un très petit nombre et de créer un avenir mondial plus juste et plus durable pour toutes et tous.

Pour de plus amples informations ou des interviews avec les médias, veuillez contacter Philip Seufert seufert@fian.org ou Tom Sullivan sullivan@fian.org

Solidarité avec les travailleurs et les travailleuses de l’alimentation, de la ferme à la table : non à l’exploitation !

Début mai, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, nous célébrons la force et les sacrifices des travailleurs du monde entier. Mais il y a des travailleurs qui sont toujours oubliés – les millions de personnes qui travaillent pour produire, transformer et servir la nourriture aux gens, dont la plupart font partie de l’économie informelle – sur lesquels nous nous concentrons dans cette édition de Supermarket Watch.

Pourtant, certaines d’entre elles sont toujours oubliées : les millions de personnes qui produisent, transforment et servent les aliments que nous consommons, et qui, pour la plupart, appartiennent à l’économie informelle. Qu’il s’agisse des communautés paysannes au Pérou, de personnes qui travaillent dans le commerce de rue au Zimbabwe ou dans la livraison de repas en Inde, celles et ceux qui font vivre le système agroalimentaire – de la production à la distribution, en passant par la transformation ou la préparation – sont indispensables pour que la nourriture arrive jusqu’à nos assiettes. Pourtant, elles comptent parmi les populations les plus exploitées au monde.

Les communautés paysannes et les agriculteurs et agricultrices « sans terre » sont souvent déplacé·es de force de leurs terres ancestrales par l’agriculture industrielle, ou contraint·es au départ par les effets du changement climatique et la destruction des écosystèmes. Beaucoup peinent à survivre. Nombre de ces personnes finissent par émigrer pour rejoindre la main d’œuvre agricole sous payée et sans papiers exploitée dans les pays riches. C’est une main d’œuvre invisible : celle qui cueille les fruits, récolte les légumes ou emballe la viande pour de lointains consommateurs et consommatrices, travaillant souvent sans accès aux soins de santé, sans protection juridique ni droit à l’organisation syndicale.

Dans les villes, les personnes qui vendent dans la rue ou sur les marchés, en majorité des femmes, font face quotidiennement au harcèlement et à la violence. Bien qu’elles fournissent des aliments nutritifs et accessibles aux communautés à faibles revenus, leur travail n’est toujours pas reconnu comme un service essentiel, et elles n’ont généralement accès à aucune forme de protection sociale.

À cela s’ajoute les livreurs et livreuses de repas à domicile, qui dépendent d’une économie de plateformes gouvernée par des algorithmes. Si cette économie promet liberté et efficacité, elle impose en réalité précarité, sanctions arbitraires et rémunérations dérisoires.

La nourriture nous relie tous et toutes, mais celles et ceux qui la produisent et la fournissent sont trop souvent invisibilisés. Leur travail est considéré comme « non qualifié », leurs luttes sont ignorées et leurs tentatives d’organisation sont réprimées. En ce mois où nous célébrons la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, nous devons reconnaître le coût humain de notre système alimentaire, toujours plus dominé par les multinationales, inégalitaire et fondé sur l’exploitation. Chaque plat que nous consommons est le fruit du travail de personnes dont les droits – au repos, à l’organisation, à une vie digne – sont trop souvent bafoués. Dans le Sud global, et même dans de nombreux pays du Nord, la grande majorité des personnes travaillant dans le secteur alimentaire sont privées des protections sociales les plus élémentaires. En ce qui concerne les pensions de retraite, par exemple, après des décennies de dur labeur, les personnes cultivant la terre ou employées dans l’agriculture, la pêche et les commerces de rue dans une grande partie du Sud global n’ont souvent droit à aucune pension, ou ne perçoivent qu’une allocation dérisoire.

La souveraineté alimentaire ne peut être dissociée de la justice dans le travail. Cela implique de garantir des salaires équitables, des conditions de travail saines et sûres, une protection sociale et le droit à la négociation collective. Pour les millions de personnes travaillant dans l’économie informelle, il s’agit également de garantir leurs droits à des protections juridiques et sociales complètes, ainsi qu’à leur participation à l’élaboration des politiques. C’est possible et, par exemple, dans certains pays du Sud global, les gouvernements, souvent sous l’impulsion de puissants mouvements sociaux, ont mis en place des systèmes publics de retraite conçus pour offrir une retraite digne aux petits agriculteurs et agricultrices et à leurs familles.

Lors de la 113e Conférence internationale du Travail qui se tiendra prochainement à Genève, les gouvernements, les travailleurs, travailleuses et les employeurs du monde entier se réuniront pour discuter des normes du travail applicables tant aux personnes travaillant dans l’économie informelle que dans l’économie des plateformes. Il est essentiel que les besoins et les intérêts des personnes travaillant dans la filière alimentaire, dans toute leur diversité, soient au cœur de ces discussions.

Luttons ensemble pour un système alimentaire fondé sur la solidarité et non sur l’exploitation !

Pour plus d’informations, contactez Laura Michéle michele@fian.org

La communauté internationale doit mettre fin à l'utilisation de la nourriture comme arme et à la famine à Gaza

En bloquant 116 000 tonnes métriques de nourriture à sa frontière avec Gaza – suffisantes pour fournir des rations de base à un million de personnes pendant quatre mois – Israël et ses partisans violent leur obligation de respecter le droit à l'alimentation de la population palestinienne, entravant l'accès à une nourriture adéquate nécessaire à la survie et à une vie digne.

Personne à Gaza n'a accès à suffisamment de nourriture et d'eau. Certains, y compris de jeunes enfants, sont déjà morts de faim avec des milliers de personnes souffrant de malnutrition aiguë. Les infrastructures agricoles et les cultures de Gaza ont été décimées, et les systèmes agricoles se sont presque effondrés. Les restrictions sévères sur le carburant ont paralysé les infrastructures d'eau et l'approvisionnement en électricité, ne laissant qu'une alimentation limitée provenant de panneaux solaires et de générateurs.

Les prix des denrées alimentaires dans la bande de Gaza ont augmenté de 1 400 % depuis la fin du dernier cessez-le-feu, rendant presque impossible pour les communautés touchées de se procurer de la nourriture abordable. Cette crise affecte non seulement la population actuelle, mais menace également gravement la santé des générations futures et d'autres droits connexes.

Actuellement, les habitants de Gaza dépendent principalement de légumes en conserve, du riz, des pâtes et des lentilles, car les aliments de base comme la viande, le lait, le fromage et les fruits ont pratiquement disparu. Il en résulte une carence significative tant en quantité qu'en qualité de nourriture nécessaire pour réaliser leur droit à une alimentation et une nutrition adéquates. Selon l'ONU, les enfants se couchent affamés.

Cette escalade dramatique découle non seulement des hostilités récentes, mais aussi de l'occupation israélienne, de l'oppression systémique et des violations de longue date des droits humains du peuple palestinien. Celles-ci comprennent la destruction des infrastructures alimentaires et sanitaires, la restriction des approvisionnements en eau, la destruction environnementale et d'autres violations des droits économiques, sociaux et culturels – ainsi que du droit à l'autodétermination. Ces violations continues ont précipité une catastrophe alimentaire et sanitaire que la communauté internationale a laissé persister, manquant à ses obligations d'assurer le droit à l'alimentation à l'intérieur et au-delà de ses frontières, pour les générations présentes et futures.

La communauté internationale doit agir pour remédier à cette violation, adoptant toutes les mesures nécessaires pour empêcher l'utilisation de la nourriture comme arme et défendre les droits du peuple de Gaza. Les États devraient immédiatement cesser tout soutien — qu'il soit militaire, économique ou politique — à Israël et aux sociétés transnationales complices de ce génocide en cours.

À court terme, les nations sont exhortées à déployer des efforts diplomatiques pour faciliter la livraison des approvisionnements alimentaires actuellement bloqués à la frontière. Cependant, ces mesures seules sont loin d'être suffisantes. La communauté internationale doit restaurer les systèmes alimentaires locaux et les infrastructures à Gaza, respecter le droit des Palestiniens à l'autodétermination et garantir l'accès à la nourriture, aux recours et à la justice. Il est impossible de réaliser les droits humains et d'exercer la souveraineté alimentaire dans le contexte du colonialisme de peuplement et de l'occupation.

La création du Groupe de La Haye est une étape positive vers la résolution de cette crise, mais des États supplémentaires doivent rejoindre cette initiative et prendre immédiatement des mesures efficaces pour assurer la justice et la paix pour le peuple palestinien.

Pour plus d'informations ou pour toute demande des médias, veuillez contacter Ana María Suárez Franco : suarez-franco@fian.org

Le chemin à parcourir par FIAN dans la lutte mondiale pour le droit à l'alimentation

Ana Maria est devenue secrétaire générale de FIAN International cette année, succédant à Sofía Monsalve dont le long mandat a transformé l'organisation, reliant sa mission à des enjeux mondiaux critiques, du changement climatique à la numérisation, la financiarisation, les conflits et le travail de soin.

Ana Maria possède une vaste expérience en matière de plaidoyer international, notamment plus de deux décennies chez FIAN International, servant récemment comme représentante permanente de l'organisation auprès des Nations Unies à Genève.

Comment vois-tu ton rôle en tant que secrétaire générale de FIAN ?

Je considère mon rôle comme celui de fournir un leadership stratégique pour faire progresser le droit à l'alimentation et à la nutrition à l'échelle mondiale, conformément au plan stratégique de FIAN. Au cours de ces 23 dernières années, j'ai beaucoup appris des paysannes et paysans, des peuples autochtones, des pêcheuses et pêcheurs, des universitaires, des décideuses et décideurs politiques et d'autres acteurs.

J'utiliserai tous ces apprentissages, suivant l'inspiration de Sofía Monsalve, notre ancienne secrétaire générale, pour fournir une coordination stratégique à l'organisation dans la lutte contre les menaces au droit à l'alimentation. Cela inclut de dévoiler les fausses solutions dans le contexte de la transformation des systèmes alimentaires et des transitions justes, et d'amplifier les solutions des peuples comme l'agroécologie et la souveraineté alimentaire.

En ces temps de changements géopolitiques incertains, mon rôle consiste également à conduire notre organisation à créer une masse critique qui résiste, dénonce, propose des alternatives et renforce le plaidoyer collectif. Je souhaite également guider FIAN pour que nous continuions à accompagner la défense des communautés affectées par des violations systémiques des droits humains – notamment par notre travail sur les cas concrets et en approfondissant les liens avec les mouvements sociaux, particulièrement les jeunes, pour défier les inégalités dans les systèmes alimentaires.

Quels sont les principaux défis à venir et comment FIAN va les relever ?

Au milieu de multiples crises mondiales — changement climatique, pollution, perte de biodiversité, guerres et trafic de drogue — qui aggravent la faim, la pauvreté et les inégalités, nous faisons face à un défi supplémentaire : la montée de gouvernements autoritaires qui démantèlent les institutions publiques, privilégient le profit aux personnes et polarisent les sociétés. Ces mouvements menacent le consensus d'après-guerre inscrit dans la Charte des Nations Unies : la paix, les droits humains et le progrès social, et entravent les progrès vers des systèmes alimentaires équitables, sains et durables et des transitions justes.

Notre plan stratégique nouvellement adopté fournit des objectifs clairs pour répondre à ces défis dans le cadre du mandat de FIAN. Avec ses six luttes thématiques et huit outils stratégiques, il offre une feuille de route pour l'action.

Quelle différence FIAN peut-elle faire dans la lutte mondiale pour le droit à l'alimentation ?

Depuis près de 40 ans, FIAN s'est profondément engagée à faire avancer les luttes des peuples pour le droit à l'alimentation, en s'attaquant à l'oppression par les États et les acteurs non étatiques et en abordant les déséquilibres de pouvoir. Ce qui distingue FIAN, c'est son travail sur les cas concrets – plaidoyer avec les communautés pour leur droit à l'alimentation, tout en reliant les luttes locales aux politiques et à la gouvernance mondiales.

Les compétences de facilitation de FIAN renforcent le mouvement pour le droit à l'alimentation, en connectant divers acteurs à travers les régions et les secteurs tout en favorisant la solidarité et le pouvoir collectif. Ce travail est crucial pour stimuler le changement, surtout sous les régimes autoritaires, comme le reconnaissent les organisations alliées et les sections nationales de FIAN. Faciliter dans un écosystème aussi divers nécessite une ouverture pour apprendre de tous les acteurs de manière égale, une analyse critique des solutions dominantes et une coordination stratégique du dialogue. Bien que souvent invisible, le travail de facilitation que nous accomplissons est essentiel pour construire des ponts et renforcer l'action collective dans des environnements qui respectent et valorisent la diversité.

Notre persévérance, notre capacité à collaborer avec d'autres, notre créativité et l'engagement de chaque personne impliquée dans FIAN continuent d'être inestimables pour renforcer le mouvement du droit à l'alimentation et réaliser un changement transformateur à l'échelle mondiale.

Es-tu  optimiste quant aux perspectives d'avancement du droit à l'alimentation dans le climat actuel ?

Malgré les défis, il y a beaucoup à célébrer : le 20e anniversaire des Directives sur le droit à l'alimentation de l'ONU a vu des progrès dans leur mise en œuvre. FIAN Colombie a obtenu la reconnaissance constitutionnelle du droit à l'alimentation, les paysannes et paysans équatoriens ont gagné des procès historiques sur le droit à la terre, et l'Ouganda a connu une réduction de la violence militaire contre les pêcheuses et pêcheurs après des années de plaidoyer. Nos efforts, aux côtés de nombreux alliés, pour accroître la redevabilité des entreprises portent leurs fruits, avec des étapes vers un instrument contraignant pour faire face aux méfaits de Big Food, Big Tech, Big Agro et des principaux acteurs financiers.

Je crois également que les progrès dans la reconnaissance des droits humains des générations futures offrent de nouvelles voies pour combattre les crises environnementales et promouvoir la justice. Et notre travail sur le soin alimentaire met en lumière des chemins importants pour l'équité de genre et le démantèlement des pratiques patriarcales qui nuisent aux femmes et aux personnes LGBTQIA+.

Ces étapes, bien que petites, représentent des progrès significatifs. Les parcourir en solidarité nous rapproche d'un monde où les systèmes alimentaires privilégient les personnes et la planète plutôt que les intérêts des entreprises.

Pour plus d'informations, veuillez contacter la secrétaire générale de FIAN International, Ana Maria Suarez Franco : suarez-franco@fian.org

 

 

Processus Nyéléni: Vagues de résistance. Les communautés de pêcheurs défendent la souveraineté alimentaire

Dans un monde où tout change si vite, ébranlé par la guerre et les oligarques milliardaires, les moyens de subsistance de la pêche sont les grands absents des discussions politiques. La politique de forage intensif (« drill baby, drill ») du président américain Donald Trump, l’extractivisme international, l’enfermement néoprotectionniste de la nature sous couvert de 30by30 (cadre mondial pour la biodiversité), l’expansion de l’aquaculture soutenue par les gouvernements, et les mégaprojets motivés par le profit continuent de nuire aux territoires et moyens de substances des pêcheur·euses.

La montée de la droite radicale a mené certains gouvernements à réduire voire supprimer l’aide au développement, et les philanthropes ont davantage d’emprise sur les projets ou acteurs qui reçoivent du soutien, et la situation des financements en pâtit. Étant donné que les ONG et les mouvements de pêcheurs dépendent de plus en plus des financements des philanthropes, ce changement peut entraîner le détournement de la feuille de route politique de certaines organisations, et créer des divisions entre les acteurs qui appliquent les principes de souveraineté alimentaire et ceux qui suivent les priorités centrées sur les bailleurs de fonds comme 30by30, les « aliments bleus » ou les « transformations bleues »[1].

Les mouvements de pêcheur·euses doivent s’unir pour parler de positions et de tactiques politiques. Suite à la décision du Comité international de planification pour la souveraineté alimentaire (CIP) de ne pas soutenir le Sommet sur les systèmes alimentaires des Nations Unies, des prises de position similaires peuvent être requises sur d’autres feuilles de route imposées. Les mouvements de pêcheurs doivent définir leur propre feuille de route, et orienter activement la direction du mouvement pour la souveraineté alimentaire dans son ensemble. Le Forum mondial Nyéléni organisé en septembre 2025 au Sri Lanka en sera l’occasion : placer la pêche à l’ordre du jour, construire la solidarité avec d’autres petit·es producteur·rices alimentaires, mouvements de travailleur·euses alimentaires et pour le climat, et progrès dans la lutte pour la souveraineté alimentaire.

FIAN International, GRAIN, Groupe de travail du CIP sur la pêche, TNI, WFF, WFFP

Lire le bulletin d'information Nyeleni n° 52 ici ou le télécharger

Illustration: Rosine Nsimire (Alliance pour la vie) et Alessandro Musetta – Agathe, the matriarch above the water est une publication numérique multimédia qui documente les expériences des pêcheuses traditionnelles sur le lac Kivu en République démocratique du Congo (RDC).