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Suite à l’attaque meurtrière menée contre Ñande Ru Marangatú : des mesures d’urgence doivent être prises

FIAN International et FIAN Brésil appellent les organes gouvernementaux brésiliens à prendre des mesures d’urgence suite à l’attaque meurtrière menée contre une communauté Guarani Kaiowá.

Suite à l’attaque menée contre la communauté Guarani Kaiowá Ñande Ru Marangatú, qui a causé la mort de l’un de ses membres, Semião Vilhalva (24 ans), et blessé plusieurs autres personnes, notamment un enfant d’un an victime d’une balle en caoutchouc, FIAN International et FIAN Brésil demandent au gouvernement brésilien de mener une enquête sur l’attaque et de prendre les dispositions nécessaires pour agir.

Le 29 août, une centaine de propriétaires environ, armés et portant des gilets pare-balles, se sont mis en route, au volant de quarante camions, pour la ferme « Barra », afin de procéder illégalement à l’éviction de la communauté Guarani Kaiowá de ses terres ancestrales. Le jour suivant, un chauffeur externe du Secrétariat spécial à la santé indigène (SESAI) a remis à la communauté le cercueil contenant le corps du jeune Semião Vilhalva.

Le 28 mars 2005, l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva homologuait les territoires autochtones Ñande Ru Marangatú, mais le processus est suspendu la même année par l’injonction préliminaire octroyée par M. Nelson Jobim, juge, à l’époque, de la Cour Suprême Fédérale de Justice (MS No. 25463). Dix ans plus tard, l’affaire, actuellement instruite par le juge Gilmar Mendes, est toujours en attente de procès.

Pendant toutes ces années, la communauté Ñande Ru Marangatú a été affectée par des actions en justice abusives qui tentent de boycotter le procès et visent à empêcher l’application du décret d’homologation rendu en vertu de la constitution et conforme à la procédure du système juridique brésilien. Les recours juridictionnels et les retards dans le déroulement de l’affaire ont entraîné la violation du droit des populations autochtones à leur territoire et de leur droit à une alimentation adéquate. Au bout de dix ans de procès sans que la justice ne soit parvenue à prendre une décision concernant les territoires ancestraux de la communauté, les membres de celle ci ont décidé le 23 août d’occuper la zone couvrant le territoire ancestral (Tekoha) de la communauté Ñande Ru Marangatú. C’est cette réoccupation qui a été « le déclencheur » de l’attaque du 29 août. 

Dans ce contexte, FIAN International et FIAN Brésil demandent instamment aux organes gouvernementaux du Brésil de prendre une série de mesures. Les organisations préconisent vivement la mise en place d’un groupe de travail pour enquêter sur l’attaque, identifier les coupables et les auteurs du meurtre du jeune autochtone, et assurer l’application d’une sanction exemplaire pour toute personne responsable d’actes de violence à l’encontre de la communauté Ñande Ru Marangatú. A cet égard, le Congrès brésilien devrait mener une enquête sur la participation et l’implication des députés fédéraux et des sénateurs dans l’attaque. 

De même, FIAN International et FIAN Brésil appellent le gouvernement et les instances judiciaires concernées à prendre les mesures nécessaires pour achever le processus tant attendu de démarcation des territoires autochtones Nhanderu Marangatu ainsi que des autres territoires autochtones du pays. 

Pour toute information complémentaire, veuillez consulter la lettre en cliquant ici (disponible en portugais).