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Les coûts sanitaires et nutritionnels des supermarchés

Dans la dernière édition de Supermarket Watch, FIAN, GRAIN et StreetNet International examinent l'impact des supermarchés et des aliments ultra-transformés « malbouffe » sur les marchés locaux et la santé publique.

À mesure que les supermarchés se développent, les systèmes alimentaires traditionnels se réduisent, mettant en péril les régimes alimentaires traditionnels et leurs bienfaits pour la santé humaine. C’est le thème central de notre bulletin de septembre.

Des recherches menées dans la région du Kilimandjaro, en Tanzanie, ont montré que le passage à un régime alimentaire occidental entraînait des effets négatifs sur la santé, tels qu’un accroissement des problèmes inflammatoires, un affaiblissement du système immunitaire et une prise de poids. À l’inverse, un retour aux aliments traditionnels produisait des effets anti-inflammatoires et réduisait les marqueurs de maladies métaboliques.

La prolifération des supermarchés à travers le monde provoque une croissance exponentielle des aliments ultra-transformés et raffinés qui ont une longue durée de conservation, ainsi qu’une diminution rapide de la disponibilité des aliments nutritifs, frais et plus périssables, notamment les fruits et les légumes. Ces aliments ultra-transformés sont associés à un risque accru d’obésité et d’autres maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques, le diabète ou le cancer, voire la malnutrition chez les enfants. Ils sont majoritairement composés d’ingrédients issus de l’agriculture industrielle et des chaînes commerciales mondiales et entraînent une pollution chimique excessive de l’eau, de l’air et des sols.

En revanche, les circuits de distribution locaux, dotés de marchés locaux et de petits commerces de rue, offrent un meilleur accès à une grande variété d’aliments frais et sains, abordables et facilement accessibles. Les vendeurs et vendeuses de « cuisine de rue » jouent un rôle crucial dans ces systèmes alimentaires traditionnels. On estime que 2,5 milliards de personnes consomment de la cuisine de rue chaque jour. La plupart de ces commerces de rue ne disposent pas de grandes capacités de stockage et doivent souvent acheter de petites quantités d’ingrédients frais sur les marchés traditionnels ou directement auprès des agriculteurs et agricultrices locales. La qualité des aliments est assurée par des liens sociaux solides et la confiance entre les personnes qui produisent, vendent et consomment. Les aliments sont ensuite préparés grâce à des installations de transformation simples. À l’inverse, les aliments ultra-transformés, communément appelés « malbouffe », contiennent de fortes doses de sucres libres, de féculents raffinés, de sodium, de graisses saturées et d’acides gras trans, issues de substances ou d’additifs qui les rendent plus attrayants et prolongent leur durée de conservation. Dans les communautés où les pratiques alimentaires sont profondément enracinées, une des stratégies marketing des entreprises agroalimentaires et des chaînes de distribution consiste à imiter et recréer les aliments traditionnels à l’aide d’ingrédients industriels afin d’élargir leur marché.

Ce mois-ci se tiendra au Sri Lanka le troisième Forum mondial Nyéléni. Le processus Nyéléni met l’accent sur le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée, produite selon des méthodes écologiquement responsables et durables. La production, la distribution et l’accès à la nourriture constituent un tissu socio-culturel cohérent qui contribue au bien-être nutritionnel et mental des populations, ainsi qu’à leur souveraineté alimentaire. Dans ce numéro, nous soulignons comment les systèmes alimentaires locaux doivent être le point d’entrée pour aborder des enjeux tels que la nutrition, les conditions de travail et le renforcement des communautés. Pour ce faire, nous prenons l’exemple d’une politique d’approvisionnement alimentaire saine dans les réseaux scolaires brésiliens et celui des initiatives de résistance à l’expansion des supermarchés en Afrique.

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Pour plus d’informations, veuillez contacter Laura Michéle: michele@fian.org.