Les Indiens Guarani Ñandeva du Brésil manifestent pacifiquement pour réclamer leur droit au territoire
Pendant 45 jours, les Guaranis Ñandeva ont campé sur leur propre territoire pour indiquer qu'ils ne seront pas céder aux pressions des entreprises agricoles
Depuis près d’un mois et demi, près de 5000 Guarani Ñandeva résistent pacifiquement dans le Mato Grosso do Sul dans la zone frontière avec le Paraguay. Ils réclament l’homologation de la démarcation de la Terre indienne de Ivy Katu – en 2005, le Ministre de la Justice avait déclaré qu’il s’agissait d’une terre où pouvaient résider de façon permanente les Guarani – tout en s’opposant à la restitution forcée et illégale de ce territoire à des fermiers.
Selon les informations données par les protestataires, qui ont été accusés par les médias dominants d’agir comme des guérilleros, des fermiers de la région les attaquent et les intimident et se servent de forces paramilitaires (‘agents de sécurité’ engagés par des fermiers ou ‘hommes de main armés’) pour menacer les vies de la communauté indienne et exiger la restitution aux fermiers des terres qui font partie du territoire indigène de Ivy Katu. La dernière ordonnance de restitution a été prononcée le 18 novembre par le Tribunal Fédéral en faveur d’une grande exploitation agricole. Elle donnait dix jours aux Guarani pour quitter volontairement les propriétés occupées. Cependant, alors que le délai a expiré le 22 novembre, les Guarani ne veulent céder à aucune pression et resteront sur ce qu’ils affirment être leur terre.
Malgré les multiples demandes qui leur ont été adressées pour qu’ils quittent leur territoire indien de Ivy Katu après avoir été l’objet de plusieurs procédures judiciaires, la communauté indienne a décidé de résister jusqu’au bout, et toutes les familles partagent la même position. Jadis, les Guarani Ñandeva avaient accepté de n’occuper que 10% de la terre qu’ils réclament car ils avaient reçu l’engagement que la démarcation de la totalité de leur territoire ne tarderait pas. Cependant, rien n’a été fait en ce sens jusqu’à présent, et les Guarani ne veulent désormais accepter qu’un accord pour l’ensemble de leur territoire: « 100% de la terre nous appartient et nous ne partirons plus d’ici » a déclaré un des chefs indiens en parlant de la terre pour laquelle ils avaient eu l’assurance qu’elle leur revenait de droit.
En réponse aux violations systématiques du droit au territoire, à l’alimentation et à d’autres droits liés dont les Guarani sont victimes depuis des décennies, FIAN a adressé une pétition à la Présidente Dilma Rousseff pour lui demander de ne pas approuver les projets de loi qui sapent toujours plus les droits fondamentaux des Peuples Indigènes mais de garantir le droit au territoire des peuples indigènes et des communautés traditionnelles selon la politique actuelle de délivrance de titres de propriété.
Pour lire et signer la pétition de FIAN, cliquer ici.
Lisez aussi une lettre signée par le CIMI et plusieurs organisations indiennes qui demande à la Présidente Dilma Rousseff d’intervenir au niveau fédéral dans l’Etat du Mato Grosso do Sul et qui accuse les producteurs ruraux d’organiser une force paramilitaire qui porte atteinte à la vie et aux droits des communautés inscrits dans la Constitution brésilienne.
Plus d’information
Galerie de photos d’Ivy Katu Discours par une Guarani Ñandeva dans la défense de leur territoire Ivy Katu (fichier audio) Des informations de fond sur les Guarani Kaiowá