Les droits des femmes doivent être au centre des luttes
À l’occasion de la Journée internationale des femmes, FIAN International se préoccupe de l’importance de maintenir les droits des femmes au cœur de toutes les luttes relatives au droit à l’alimentation et à la nutrition.
C’est en ce jour précis que FIAN International attire l’attention sur l’importance du rôle que jouent les femmes de tous les secteurs lorsqu’elles dénoncent les violations systématiques de leurs droits humains, en particulier dans le contexte plus vaste que représente le modèle économique et de développement dominant qui exploite les populations, les ressources naturelles, tout en exacerbant les inégalités sociales et les inégalités entre hommes et femmes. Ce modèle, inhérent aux politiques et aux pratiques patriarcales, affaiblit la capacité des États à demander des comptes aux responsables et altère de manière croissante leur capacité à faire face aux causes profondes des inégalités.
Concernant la Journée internationale des femmes, Sofia Monsalve, Secrétaire générale de FIAN International, prévient : « Il est fréquent que les politiques ne considèrent pas les femmes en tant qu’êtres humains avec leur plein potentiel, mais elles ont tendance à les réduire essentiellement à un rôle qui consiste à assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la famille. C’est précisément cet aspect réducteur qui est aussi à l’origine de l’échec des États dans leur lutte contre les causes profondes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et les inégalités entre hommes et femmes ». Sofia Monsalve rappelle également que « les femmes, qu’elles soient paysannes, qu’elles travaillent dans les plantations, qu’elles vivent de la pêche ou du pastoralisme, ou qu’elles soient autochtones dénoncent déjà le modèle économique et de développement dominant et risquent leur vie pour faire valoir leurs droits. Il est de la plus grande importance de rendre visible leur expérience lorsqu’elles s’élèvent contre les barrières structurelles auxquelles elles se heurtent dans leur quotidien », ajoute-t-elle.
Hilal Elver, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, rejoint cette position dans son dernier rapport : bien que les femmes soient responsables lorsqu’il s’agit de produire et de fournir de la nourriture, elles sont souvent les dernières à avoir accès à la nourriture pour leur propre compte. Comme le démontre la situation dans les plantations de thé en Inde, ceci est particulièrement fréquent dans les régions rurales, mais les femmes et les filles sont victimes de discriminations de la même manière en zone urbaine.
« Leur présence a tendance à être invisible lors des processus de prises de décisions et elles sont rarement considérées comme des détenteurs de droits individuels, mais plutôt perçues comme des membres de la communautés, des mères ou des aides familiales. Malgré le fait que le droit international relatif aux droits humains et les politiques reconnaissent le rôle vital des femmes dans les politiques de développement global, leur rôle et plus précisément la réalisation de leur droit à l’alimentation, y compris à la nutrition, restent critiques en raison de déconnexions structurelles », indique le rapport.
FIAN International, conjointement avec des organisations de la société civile et des représentations des États aux Nations Unies se fera le porte-parole des activistes des droits des femmes dans le cadre de la première session annuelle du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, au cours de la manifestation parallèle : « Il n’y a pas de droit à l’alimentation et à la nutrition sans droits des femmes: les femmes du monde entier dénoncent les violations de leurs droits », qui se tiendra à l’occasion de la Journée internationale de la femme. « Lors de cette manifestation, des activistes des droits des femmes issues de mouvements sociaux du monde entier rencontreront le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation afin de présenter le droit à l’alimentation d’un point de vue qui considère la réalisation des droits des femmes comme une fin en soi et comme partie intégrante de toutes les luttes », conclut Sofia Monsalve.
Pour plus de renseignements sur le travail de FIAN International en matière de droits des femmes et des filles, veuillez vous adresser à cordova[at]fian.org
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