English | Español

L’accaparement de terres est une violation du droit international des droits humains : FIAN soutient la mobilisation des petits producteurs contre l’accaparement de terres

17 avril 2012 - A l'occasion de la Journée mondiale des luttes paysannes, FIAN soutient des millions de petits producteurs dans leur lutte contre l'accaparement de terres et d'autres ressources. En novembre 2011, des producteurs de denrées alimentaires d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et d'Europe ont créé une Alliance mondiale contre l'accaparement de terres à Nyéléni, Mali, et appellent à une mobilisation mondiale contre l'accaparement de terres ce 17 avril.

FIAN se réjouit de constater que les producteurs de denrées alimentaires tels que les paysans, les pasteurs, les pêcheurs, les peuples indigènes et leurs organisations ont pris les devants dans la lutte contre l’accaparement de terres et de ressources. FIAN soutient la nouvelle Alliance en faisant pression sur les gouvernements nationaux et les organisations internationales pour qu’elles respectent leurs obligations à l’égard des droits humains et respectent les droits des peuples.

« L’accaparement de terres viole le droit international des droits humains », » a déclaré Sofia Monsalve de FIAN International. « Les expulsions forcées, la saisie de larges étendues de terres et de ressources connexes, l’introduction de modèles fonciers et agricoles qui détruisent les environnements naturels, le déni flagrant d’information et l’absence de participation locale effective dans les décisions politiques qui affectent la vie des populations constituent des violations des droits humains. »

La forte mobilisation contre l’accaparement de terres à l’occasion de la Journée des luttes paysannes remet également en question la gouvernance internationale sur la terre et les autres ressources naturelles par un groupe restreint d’institutions et de pays riches qui défendent les intérêts particuliers des entreprises et de la finance.

« Malgré les conséquences désastreuses de leurs actions, les Institutions Financières Internationales (IFI) continuent de prétendre qu’elles ont un pouvoir de décision sur nos terres et nos territoires, » a déclaré Sofia Monsalve à l’occasion de la prochaine conférence annuelle de la Banque mondiale sur la terre et la pauvreté qui aura lieu du 19 au 21 avril, et du processus de consultation mené par le Fonds monétaire international sur le meilleur usage des ressources naturelles pour améliorer le niveau de vie dans les pays en développement.

Ce rôle de facto  dominant des IFI a récemment été défié. En mars, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale des Nations Unies (CSA) a achevé les négociations intergouvernementales concernant les Directives volontaires de la FAO sur  la gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, pêches et forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire mondiale. Avec la clôture positive des négociations suite à un processus participatif de près de trois ans, le CSA a fait preuve de sa capacité de mener des négociations multilatérales sur base d’une participation sociale large afin de débattre et de proposer des solutions à l’un des problèmes les plus urgents actuellement. Les Directives représentent un premier pas en faveur de la démocratisation des processus décisionnels liés à l’alimentation et à l’agriculture à l’échelon international.

Les militants de FIAN vont se mobiliser et se joindre à des mobilisations nationales contre l’accaparement des terres dans de nombreux pays ce 17 avril, comme le Népal, la Colombie, la Norvège, la Suisse et les Pays-Bas. Dans des cas concrets d’accaparement de terres, FIAN soutient des communautés et des organisations de producteurs de denrées alimentaires notamment au Mali, Mozambique, Ouganda et au Honduras.

———————

Informations supplémentaires :

Alliance mondiale contre l’accaparement de terre :
En novembre 2011, plus de 250 agriculteurs issus de 30 pays différents ont participé  à la Première conférence paysanne internationale : Stop à l’accaparement des terres à Sélingué, Mali. A l’issue de la conférence, les participants ont lancé une Alliance mondiale contre l’accaparement de terres menée par les paysans en collaboration avec beaucoup d’ organisations et de mouvements sociaux. L’événement a été organisé par la Confédération nationale des organisations paysannes (CNOP) du Mali et par La Via Campesina en réponse à l’Appel de Dakar contre l’accaparement de terres et au nom de la défense de la souveraineté alimentaire, des biens communs et des droits des petits producteurs aux ressources naturelles.

Dans la déclaration de la conférence, les participants s’engagent à résister à l’accaparement de terres par tous les moyens possibles, de soutenir tous ceux qui luttent contre les accaparements de terres et de faire pression sur les gouvernements nationaux et les institutions internationales pour qu’ils remplissent leurs obligations pour assurer et respecter les droits des peuples.

L’Alliance se compose d’organisations paysannes et de groupes de petits paysans locaux   qui sont directement impliqués dans la lutte contre l’accaparement de terres. Les ONGs et d’autres organisations sont invitées à manifester leur soutien en signant l’Appel de Dakar et, en fonction de leurs capacités, de fournir un soutien physique, moral, matériel et/ou financier aux actions et stratégies qui répondent aux préoccupations et projets des communautés et organisations de petits producteurs engagés dans la lutte.

Ils peuvent aussi contribuer à la visibilité du combat en créant, par exemple, un lien sur le site web vers le blog de l’Alliance : www.stopauxaccaparementsdesterres.over-blog.com

Lisez la déclaration de la conférence et participez à l’Alliance mondiale contre l’accaparement de terres :  http://www.viacampesina.org/en/index.php?option=com_content&view=article&id=1154:stop-land-grabbing-now&catid=23:agrarian-reform&Itemid=36
et envoyez du matériel au blog http://stopauxaccaparementsdesterres.over-blog.com/