CEDEF Tchad : Les femmes sont exclues dans la prise des décisions relatives à la terre
La compagnie pétrolière française Perenco est accusée d'accaparement de la terre à Badila, un district de la province du Logone Oriental, dans le sud du Tchad. L'État doit veiller à ce que les droits des femmes soient protégés contre les expulsions forcées.
Le Centre africain de la paix, avec le soutien de FIAN International, a soumis un rapport parallèle sur le Tchad au Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF).
Selon ce rapport, l’arrivée de Perenco en 2022 a entraîné de nombreuses violations des droits humains. Perenco a acquis de la terre dans la localité avec le soutien des autorités et sans respecter les droits fonciers coutumiers de la communauté. Les femmes de la communauté n’ont pas été consultées dans les décisions concernant l’accès et le contrôle de la terre. Elles ont également été exclues des discussions sur l’indemnisation foncière.
De plus, les activités de Perenco, notamment le déversement de déchets toxiques, ont détruit la terre agricole. La région a connu une recrudescence des maladies, en particulier des maladies respiratoires et cutanées. La contamination de l’eau et des sols affecte les femmes de la localité, qui sont chargées de collecter l’eau et de préparer les repas. De plus, les pénuries alimentaires ont aggravé la malnutrition chez les enfants et les femmes enceintes. Les jeunes filles sont souvent contraintes d’abandonner l’école et de se marier précocement.
Dans ses observations finales, le CEDEF a noté avec préoccupation que les attitudes patriarcales discriminatoires et les stéréotypes limitent l’accès des femmes rurales à la prise des décisions, ainsi qu’à la propriété, au contrôle et à l’utilisation de la terre.
Il a également noté l’absence de participation égale des femmes à la prise des décisions concernant la gestion des ressources en eau et les plans de développement rural. Le comité a recommandé au Tchad d’intégrer et de généraliser une perspective de genre dans toutes les stratégies et tous les plans de développement agricole et rural, et de permettre aux femmes rurales d’agir et d’être visibles en tant que parties prenantes, décideuses et bénéficiaires.
En outre, il a déclaré que le Tchad devrait démanteler les attitudes patriarcales et les stéréotypes sexistes qui entravent l’accès égal des femmes rurales à la terre et promouvoir leur accès à l’éducation, aux services de santé et à une eau et un assainissement adéquat.
Lire le rapport parallèle complet sur le Tchad au CEDEF ici.
Pour plus d’informations, veuillez contacter Valentin Hategekimana hategekimana@fian.org