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Un nouveau pas en avant vers une déclaration en faveur du monde rural

Le Conseil des Droits de l’Homme a approuvé la prolongation du mandat du Groupe de travail Intergouvernemental sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales.

Dans une résolution récemment adoptée par le Conseil des Droits de l’Homme, celui-ci a tenu sa promesse, œuvrant en faveur de l’adoption d’une déclaration en vue de défendre les besoins et les droits des personnes travaillant dans les zones rurales. Le mandat du Groupe de travail intergouvernemental a ainsi été reconduit pour deux années supplémentaires. La résolution octroie également au Groupe de travail les moyens nécessaires pour qu’il puisse recourir à un processus participatif. Se félicitant de cette décision, FIAN International, conjointement avec La Via Campesina (LVC) et le CETIM, continuera à plaider en faveur de l’adoption immédiate d’une telle déclaration.

La résolution a été votée le 1er octobre 2015. 31 pays, essentiellement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont voté pour. Les États-Unis, par contre, ont voté contre, tandis que le Japon, la République de Corée, le Qatar, le Mexique, ainsi que tous les pays européens se sont abstenus.

Ces résultats témoignent d’une évolution positive si l’on compare avec 2012, date à laquelle neuf États avaient voté contre, ou en 2014 où seulement cinq États ont voté contre. Cette tendance s’observe également en Europe (à l’exception de la Suisse), où les États adoptent dans l’ensemble une attitude réfractaire : l’ensemble de l’Union a voté contre la résolution en 2012 ; puis la majorité s’est abstenue en 2014, tandis que la République Tchèque, la Roumanie et le Royaume Uni ont voté contre la résolution. Bien que l’Union Européenne ait voté d’un seul bloc cette année encore, on constate une tendance générale à l’abstention.

Compte tenu du climat ambiant, FIAN International incite tous les pays qui se sont abstenus ou qui ont voté contre la résolution, à réfléchir sur les violations systématiques des droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, et sur le fait que ces violations ne sont pas uniquement commises dans l’hémisphère Sud. Ana Maria Suarez Franco, représentante de FIAN International aux Nations Unies, insiste sur le fait que ces pays « doivent participer activement au processus en faisant preuve de bonne volonté, en particulier lors de la troisième session du Groupe de travail intergouvernemental qui se tiendra l’année prochaine ». 

L’adoption de cette résolution est le fruit des efforts réalisés par LVC ainsi que d’autres groupes, y compris par les personnes travaillant dans les zones rurales, les sans terres, les communautés vivant de la pêche et de l’élevage, et les populations autochtones. Une déclaration permettrait de protéger les droits de ces communautés des répercussions néfastes du système de production actuel. « Le modèle actuel aura des incidences graves sur le droit à l’alimentation et à la nutrition de ces groupes et les obligera finalement à abandonner les coutumes qui leur permettent de maintenir leur moyens d’existence », conclut Suarez Franco.

Veuillez consulter la résolution ici.
Pour plus de renseignements, consultez le communiqué de presse de La Via Campesina