Les luttes paysannes pour les droits humains reçoivent le soutien de l'UNDROP
À l'occasion de la Journée internationale des droits humains, le 10 décembre, FIAN International appelle les gouvernements du monde entier à mettre l'UNDROP pleinement en œuvre.
La Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2018, énonce les droits des paysan?ne?s et des pêcheur?euse?s à petite échelle qui nourrissent la majeure partie de la population mondiale mais luttent en même temps contre les lois et les politiques des États favorisant l'agrobusiness et les industries extractives ainsi que l'accaparement des terres et des océans.
L'UNDROP souligne l'engagement de la communauté internationale à protéger, réaliser et respecter les droits humains des paysan?ne?s et des pêcheur?euse?s. Ces droits comprennent le droit à l'alimentation, à la terre, aux semences, à la biodiversité, à l'eau et aux autres ressources naturelles, à la souveraineté alimentaire, à un environnement sain et à un accès effectif à la justice.
Une reconnaissance forte…
La déclaration est une reconnaissance solide de l'importance de la souveraineté alimentaire et de l'agroécologie et des luttes légitimes des paysan?ne?s et des pêcheur?euse?s du monde entier qui défendent leurs moyens de subsistance et leur mode de vie. Mais elle doit être mise en œuvre dans son intégralité.
À titre d'exemple, dans le cadre de l'Examen périodique universel des Nations Unies, FIAN et d'autres organisations ont demandé au gouvernement indien d'honorer ses engagements envers l'UNDROP dans l'État d'Odisha.
Depuis 2005, les communautés paysannes de Jagatsinghpur, dans l'État d'Odisha, sont victimes d'expulsions, de destruction de maisons, de perte de moyens de subsistance, de violences policières, d'arrestations arbitraires et de criminalisation alors qu'elles résistent pacifiquement à la suppression illégale de leurs moyens de subsistance, qui dépendent principalement de la culture du paddy, de la vigne de bétel et de la noix de cajou, ainsi que de la pêche artisanale. Au moins 40 000 personnes sont concernées.
Tout récemment, l'État a facilité une série d'accaparements illégaux de terres et de destructions écologiques, afin de libérer des terres pour le groupe sidérurgique indien Jindal Steel Works (JSW). Ce mépris flagrant des droits humains des paysan?ne?s concerné?e?s constitue une violation manifeste des protections constitutionnelles de l'Inde ainsi que des obligations internationales énoncées clairement dans l'UNDROP.
… qui reflète des obligations juridiquement contraignantes
L'UNDROP défend le droit des peuples à s'opposer aux tentatives d'accaparement des terres, des rivières et des océans et reconnaît le droit des paysan?ne?s à conserver, utiliser, échanger et vendre des semences traditionnelles. Ce droit est directement menacé puisque des lois criminalisent ces pratiques. L'UNDROP souligne également la nécessité d'une interprétation et d'une application cohérentes des obligations internationales existantes en matière de droits humains.
Elle a été approuvée après près de deux décennies de mobilisation par La Via Campesina, le plus grand mouvement mondial de paysans et paysannes producteurs d'aliments, et d'autres alliés, dont FIAN International.
Les déclarations de l'ONU ne sont pas juridiquement contraignantes, mais elles reflètent généralement des obligations internationales en matière de droits humains.
Cette semaine, FIAN International et La Via Campesina apportent leur soutien aux luttes locales grâce à un nouveau site web consacré à l'UNDROP. Ce site vise à rassembler les connaissances et les expériences sur les progrès de l'UNDROP dans le monde et à devenir une plateforme de partage et de soutien des luttes rurales.
Pour plus d'informations, contactez Tom Sullivan sullivan@fian.org