La société civile revendique la primauté des droits humains
Vienne/Heidelberg, 27 juin 2013 – FIAN International se réjouit de la Déclaration adoptée hier lors de la conférence Vienne+20 de la société civile qui appelle les Etats à concrétiser la primauté des droits humains.
25 ans après la Conférence mondiale de 1993 sur les droits de l’Homme, il sera temps pour une troisième Conférence mondiale sur les droits humains en 2018 avec la pleine participation de la société civile défendant des sujets de préoccupation à l’échelle mondiale.
Plus de 140 personnes de nombreuses OSC du monde entier se sont réunies à Vienne à l’occasion du 20ème anniversaire de la deuxième Conférence mondiale sur les droits de l’Homme et de la Déclaration et du Programme d’action qui en sont issus le 25 juin 1993.
La Déclaration Vienne+20 des OSC souligne la primauté des droits humains. Le respect, la protection et la réalisation de tous les droits humains constituent les premières responsabilités des Etats. Malgré le progrès réalisé en matière de protection des droits humains, des intérêts particuliers, surtout des entreprises, ont tendance à prévaloir, même dans les forums et accords multilatéraux. Comparé à d’autres régimes juridiques tel que le régime commercial international, ce sont avant tout les droits économiques, sociaux et culturels qui manquent encore de formes adéquates de sanctions légales.
Rolf Künnemann, directeur des droits humains chez FIAN International et intervenant à la conférence des OSC, explique : « Nous assistons à l’érosion de nombreux accomplissements en matière de politiques de droits humains réalisés ces 20 dernières années. Cette conférence a évalué et traité les nombreuses lacunes de la protection des droits humains qui se sont aggravées avec la mondialisation. L’acceptation et la mise en œuvre des obligations extraterritoriales des Etats joueront un rôle clé dans la régulation de la mondialisation. »
Lors de la conférence, les OSC ont exprimé leur profonde inquiétude vis-à-vis de la criminalisation croissante de et des attaques contre les défenseurs de droits humains – y compris les réfugiés et les migrants – et l’exploitation croissante des femmes dans le contexte du capitalisme global. La réalisation des droits des femmes et de l’égalité des genres, ainsi que du droit de vivre à l’abri de la discrimination, jette les bases essentielles pour l’ensemble des droits humains.
La Déclaration Vienne+20 des OSC demande la responsabilisation et une régulation contraignante des entreprises transnationales et des organisations intergouvernementales, et rappelle aux Etats leurs obligations de droits humains dans le domaine de la coopération et de l’assistance internationales. Elle appelle également à la mise en place d’un tribunal mondial des droits humains qui, agissant en complémentarité avec des mécanismes régionaux et universels existants, permettra aux détenteurs de droits d’avoir accès à une instance juridique internationale indépendante pour exercer un recours et demander réparation en cas de violations de droits humains garantis dans les principaux traités universels de droits de l’Homme.
Nombreuses OSC impliquées dans la Conférence donneront suite aux demandes exprimées dans la Déclaration Vienne+20 des OSC. Les résultats de monitoring de la mise en œuvre des recommandations et demandes faites dans cette Déclaration contribueront à la troisième Conférence mondiale prévue dans 5 ans à dater d’aujourd’hui.
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Lisez la Déclaration complète ici (anglais)
Contactez Rolf Künnemann ou media[at]viennaplus20.org pour plus d’information
La vidéo: les panélistes discutent « The Way Forward » (en anglais)