Les accaparements de terres illustrent les inégalités de richesse croissantes

Des investisseurs internationaux et des sociétés richissimes achètent de vastes étendues de terres dans les pays du Sud, alimentant ainsi les inégalités croissantes, dans le cadre d’une tendance mondiale au transfert de richesses au détriment des plus pauvres et des travailleur∙euse∙s.

Le rapport de FIAN International et Focus on the Global South, Les seigneurs de la terre : propriétaires fonciers transnationaux, inégalités et plaidoyer pour la redistribution, braque les projecteurs sur les dix plus grands propriétaires fonciers transnationaux du monde, qui contrôlent 404 457 km², soit une superficie équivalente à celle du Japon.

 

Ce phénomène s’inscrit dans le cadre d’une ruée mondiale sur les terres. Depuis 2000, les entreprises et les investisseurs financiers ont acquis environ 65 millions d’hectares de terres, soit deux fois la superficie de l’Allemagne. Aujourd’hui, 70 % des terres agricoles mondiales sont contrôlées par les 1 % d’exploitations industrielles géantes les plus importantes.

Déplacements forces

Elle a des conséquences majeures sur la sécurité alimentaire, menaçant les moyens de subsistance de 2,5 milliards de petits exploitants agricoles et de 1,4 milliard de personnes parmi les plus pauvres de la planète, dont la plupart dépendent de l’agriculture pour survivre. Elle est également à l’origine de violences, d’expulsions forcées, de destruction de l’environnement et contribue au changement climatique. Pratiquement tous les grands propriétaires fonciers mondiaux ont été impliqués dans des rapports faisant état de déplacements forcés, de destruction de l’environnement et de violences à l’encontre des communautés.

L’un des principaux acteurs est le fonds de pension américain TIAA, qui a acquis 61 000 hectares dans la région brésilienne du Cerrado, l’une des zones les plus riches en biodiversité au monde. Dans le Cerrado, près de la moitié des terres ont été converties en plantations d’arbres, en grandes monocultures agro-industrielles et en pâturages pour l’élevage bovin, dans un contexte d’accaparement violent de terres, de déforestation et de destruction de l’environnement qui montre déjà des signes d’impact sur le climat.

La TIAA a presque quadruplé ses avoirs fonciers mondiaux entre 2012 et 2023, passant de 328 200 hectares à 1,2 million d’hectares.

Inégalités

La concentration des terres affecte le monde entier. Le fait de permettre que de vastes étendues de terres situées dans des États différents soient contrôlées par des entreprises étrangères sape la souveraineté des États et l’autodétermination des peuples.

La monoculture à l’échelle industrielle, souvent pratiquée sur ces terres, est l’un des principaux facteurs du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la destruction des écosystèmes, empêchant des transitions justes vers des systèmes alimentaires et des modèles économiques plus équitables et durables.

Cette évolution résulte d’une tendance mondiale à l’accroissement des inégalités et à la concentration des richesses. Depuis le milieu des années 1990, les 1 % les plus riches de la population mondiale ont accaparé 38 % de toutes les richesses supplémentaires accumulées, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en ont bénéficié que de 2 %.  On estime que 3,6 milliards de personnes, soit 44 % de la population mondiale, vivent aujourd’hui avec moins de 6,85 dollars par jour, un niveau qui ne permet pas de mener une vie digne.

L’accaparement des terres résultant en grande partie du capital mondial et de l’accumulation de terres par les sociétés transnationales et les entités financières par-delà les juridictions, la coopération internationale est essentielle. La Conférence internationale sur la réforme agraire et le développement rural (CIRADR+20) qui se tiendra en Colombie au début de l’année prochaine est une occasion unique pour les gouvernements de convenir de mesures visant à mettre fin à l’accaparement des terres, à inverser la concentration des terres et à garantir une distribution large et durable des ressources naturelles.

Dans un monde confronté à des crises interdépendantes – dégradation du climat, insécurité alimentaire, pauvreté persistante et inégalités sociales – et à une reconfiguration de l’équilibre mondial des pouvoirs, il est possible de s’éloigner des politiques néolibérales qui ont profité à un très petit nombre et de créer un avenir mondial plus juste et plus durable pour toutes et tous.

Pour de plus amples informations ou des interviews avec les médias, veuillez contacter Philip Seufert seufert@fian.org ou Tom Sullivan sullivan@fian.org

Solidarité avec les travailleurs et les travailleuses de l’alimentation, de la ferme à la table : non à l’exploitation !

Début mai, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, nous célébrons la force et les sacrifices des travailleurs du monde entier. Mais il y a des travailleurs qui sont toujours oubliés – les millions de personnes qui travaillent pour produire, transformer et servir la nourriture aux gens, dont la plupart font partie de l’économie informelle – sur lesquels nous nous concentrons dans cette édition de Supermarket Watch.

Pourtant, certaines d’entre elles sont toujours oubliées : les millions de personnes qui produisent, transforment et servent les aliments que nous consommons, et qui, pour la plupart, appartiennent à l’économie informelle. Qu’il s’agisse des communautés paysannes au Pérou, de personnes qui travaillent dans le commerce de rue au Zimbabwe ou dans la livraison de repas en Inde, celles et ceux qui font vivre le système agroalimentaire – de la production à la distribution, en passant par la transformation ou la préparation – sont indispensables pour que la nourriture arrive jusqu’à nos assiettes. Pourtant, elles comptent parmi les populations les plus exploitées au monde.

Les communautés paysannes et les agriculteurs et agricultrices « sans terre » sont souvent déplacé·es de force de leurs terres ancestrales par l’agriculture industrielle, ou contraint·es au départ par les effets du changement climatique et la destruction des écosystèmes. Beaucoup peinent à survivre. Nombre de ces personnes finissent par émigrer pour rejoindre la main d’œuvre agricole sous payée et sans papiers exploitée dans les pays riches. C’est une main d’œuvre invisible : celle qui cueille les fruits, récolte les légumes ou emballe la viande pour de lointains consommateurs et consommatrices, travaillant souvent sans accès aux soins de santé, sans protection juridique ni droit à l’organisation syndicale.

Dans les villes, les personnes qui vendent dans la rue ou sur les marchés, en majorité des femmes, font face quotidiennement au harcèlement et à la violence. Bien qu’elles fournissent des aliments nutritifs et accessibles aux communautés à faibles revenus, leur travail n’est toujours pas reconnu comme un service essentiel, et elles n’ont généralement accès à aucune forme de protection sociale.

À cela s’ajoute les livreurs et livreuses de repas à domicile, qui dépendent d’une économie de plateformes gouvernée par des algorithmes. Si cette économie promet liberté et efficacité, elle impose en réalité précarité, sanctions arbitraires et rémunérations dérisoires.

La nourriture nous relie tous et toutes, mais celles et ceux qui la produisent et la fournissent sont trop souvent invisibilisés. Leur travail est considéré comme « non qualifié », leurs luttes sont ignorées et leurs tentatives d’organisation sont réprimées. En ce mois où nous célébrons la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, nous devons reconnaître le coût humain de notre système alimentaire, toujours plus dominé par les multinationales, inégalitaire et fondé sur l’exploitation. Chaque plat que nous consommons est le fruit du travail de personnes dont les droits – au repos, à l’organisation, à une vie digne – sont trop souvent bafoués. Dans le Sud global, et même dans de nombreux pays du Nord, la grande majorité des personnes travaillant dans le secteur alimentaire sont privées des protections sociales les plus élémentaires. En ce qui concerne les pensions de retraite, par exemple, après des décennies de dur labeur, les personnes cultivant la terre ou employées dans l’agriculture, la pêche et les commerces de rue dans une grande partie du Sud global n’ont souvent droit à aucune pension, ou ne perçoivent qu’une allocation dérisoire.

La souveraineté alimentaire ne peut être dissociée de la justice dans le travail. Cela implique de garantir des salaires équitables, des conditions de travail saines et sûres, une protection sociale et le droit à la négociation collective. Pour les millions de personnes travaillant dans l’économie informelle, il s’agit également de garantir leurs droits à des protections juridiques et sociales complètes, ainsi qu’à leur participation à l’élaboration des politiques. C’est possible et, par exemple, dans certains pays du Sud global, les gouvernements, souvent sous l’impulsion de puissants mouvements sociaux, ont mis en place des systèmes publics de retraite conçus pour offrir une retraite digne aux petits agriculteurs et agricultrices et à leurs familles.

Lors de la 113e Conférence internationale du Travail qui se tiendra prochainement à Genève, les gouvernements, les travailleurs, travailleuses et les employeurs du monde entier se réuniront pour discuter des normes du travail applicables tant aux personnes travaillant dans l’économie informelle que dans l’économie des plateformes. Il est essentiel que les besoins et les intérêts des personnes travaillant dans la filière alimentaire, dans toute leur diversité, soient au cœur de ces discussions.

Luttons ensemble pour un système alimentaire fondé sur la solidarité et non sur l’exploitation !

Pour plus d’informations, contactez Laura Michéle michele@fian.org

Le chemin à parcourir par FIAN dans la lutte mondiale pour le droit à l'alimentation

Ana Maria est devenue secrétaire générale de FIAN International cette année, succédant à Sofía Monsalve dont le long mandat a transformé l'organisation, reliant sa mission à des enjeux mondiaux critiques, du changement climatique à la numérisation, la financiarisation, les conflits et le travail de soin.

Ana Maria possède une vaste expérience en matière de plaidoyer international, notamment plus de deux décennies chez FIAN International, servant récemment comme représentante permanente de l'organisation auprès des Nations Unies à Genève.

Comment vois-tu ton rôle en tant que secrétaire générale de FIAN ?

Je considère mon rôle comme celui de fournir un leadership stratégique pour faire progresser le droit à l'alimentation et à la nutrition à l'échelle mondiale, conformément au plan stratégique de FIAN. Au cours de ces 23 dernières années, j'ai beaucoup appris des paysannes et paysans, des peuples autochtones, des pêcheuses et pêcheurs, des universitaires, des décideuses et décideurs politiques et d'autres acteurs.

J'utiliserai tous ces apprentissages, suivant l'inspiration de Sofía Monsalve, notre ancienne secrétaire générale, pour fournir une coordination stratégique à l'organisation dans la lutte contre les menaces au droit à l'alimentation. Cela inclut de dévoiler les fausses solutions dans le contexte de la transformation des systèmes alimentaires et des transitions justes, et d'amplifier les solutions des peuples comme l'agroécologie et la souveraineté alimentaire.

En ces temps de changements géopolitiques incertains, mon rôle consiste également à conduire notre organisation à créer une masse critique qui résiste, dénonce, propose des alternatives et renforce le plaidoyer collectif. Je souhaite également guider FIAN pour que nous continuions à accompagner la défense des communautés affectées par des violations systémiques des droits humains – notamment par notre travail sur les cas concrets et en approfondissant les liens avec les mouvements sociaux, particulièrement les jeunes, pour défier les inégalités dans les systèmes alimentaires.

Quels sont les principaux défis à venir et comment FIAN va les relever ?

Au milieu de multiples crises mondiales — changement climatique, pollution, perte de biodiversité, guerres et trafic de drogue — qui aggravent la faim, la pauvreté et les inégalités, nous faisons face à un défi supplémentaire : la montée de gouvernements autoritaires qui démantèlent les institutions publiques, privilégient le profit aux personnes et polarisent les sociétés. Ces mouvements menacent le consensus d'après-guerre inscrit dans la Charte des Nations Unies : la paix, les droits humains et le progrès social, et entravent les progrès vers des systèmes alimentaires équitables, sains et durables et des transitions justes.

Notre plan stratégique nouvellement adopté fournit des objectifs clairs pour répondre à ces défis dans le cadre du mandat de FIAN. Avec ses six luttes thématiques et huit outils stratégiques, il offre une feuille de route pour l'action.

Quelle différence FIAN peut-elle faire dans la lutte mondiale pour le droit à l'alimentation ?

Depuis près de 40 ans, FIAN s'est profondément engagée à faire avancer les luttes des peuples pour le droit à l'alimentation, en s'attaquant à l'oppression par les États et les acteurs non étatiques et en abordant les déséquilibres de pouvoir. Ce qui distingue FIAN, c'est son travail sur les cas concrets – plaidoyer avec les communautés pour leur droit à l'alimentation, tout en reliant les luttes locales aux politiques et à la gouvernance mondiales.

Les compétences de facilitation de FIAN renforcent le mouvement pour le droit à l'alimentation, en connectant divers acteurs à travers les régions et les secteurs tout en favorisant la solidarité et le pouvoir collectif. Ce travail est crucial pour stimuler le changement, surtout sous les régimes autoritaires, comme le reconnaissent les organisations alliées et les sections nationales de FIAN. Faciliter dans un écosystème aussi divers nécessite une ouverture pour apprendre de tous les acteurs de manière égale, une analyse critique des solutions dominantes et une coordination stratégique du dialogue. Bien que souvent invisible, le travail de facilitation que nous accomplissons est essentiel pour construire des ponts et renforcer l'action collective dans des environnements qui respectent et valorisent la diversité.

Notre persévérance, notre capacité à collaborer avec d'autres, notre créativité et l'engagement de chaque personne impliquée dans FIAN continuent d'être inestimables pour renforcer le mouvement du droit à l'alimentation et réaliser un changement transformateur à l'échelle mondiale.

Es-tu  optimiste quant aux perspectives d'avancement du droit à l'alimentation dans le climat actuel ?

Malgré les défis, il y a beaucoup à célébrer : le 20e anniversaire des Directives sur le droit à l'alimentation de l'ONU a vu des progrès dans leur mise en œuvre. FIAN Colombie a obtenu la reconnaissance constitutionnelle du droit à l'alimentation, les paysannes et paysans équatoriens ont gagné des procès historiques sur le droit à la terre, et l'Ouganda a connu une réduction de la violence militaire contre les pêcheuses et pêcheurs après des années de plaidoyer. Nos efforts, aux côtés de nombreux alliés, pour accroître la redevabilité des entreprises portent leurs fruits, avec des étapes vers un instrument contraignant pour faire face aux méfaits de Big Food, Big Tech, Big Agro et des principaux acteurs financiers.

Je crois également que les progrès dans la reconnaissance des droits humains des générations futures offrent de nouvelles voies pour combattre les crises environnementales et promouvoir la justice. Et notre travail sur le soin alimentaire met en lumière des chemins importants pour l'équité de genre et le démantèlement des pratiques patriarcales qui nuisent aux femmes et aux personnes LGBTQIA+.

Ces étapes, bien que petites, représentent des progrès significatifs. Les parcourir en solidarité nous rapproche d'un monde où les systèmes alimentaires privilégient les personnes et la planète plutôt que les intérêts des entreprises.

Pour plus d'informations, veuillez contacter la secrétaire générale de FIAN International, Ana Maria Suarez Franco : suarez-franco@fian.org

 

 

Processus Nyéléni: Vagues de résistance. Les communautés de pêcheurs défendent la souveraineté alimentaire

Dans un monde où tout change si vite, ébranlé par la guerre et les oligarques milliardaires, les moyens de subsistance de la pêche sont les grands absents des discussions politiques. La politique de forage intensif (« drill baby, drill ») du président américain Donald Trump, l’extractivisme international, l’enfermement néoprotectionniste de la nature sous couvert de 30by30 (cadre mondial pour la biodiversité), l’expansion de l’aquaculture soutenue par les gouvernements, et les mégaprojets motivés par le profit continuent de nuire aux territoires et moyens de substances des pêcheur·euses.

La montée de la droite radicale a mené certains gouvernements à réduire voire supprimer l’aide au développement, et les philanthropes ont davantage d’emprise sur les projets ou acteurs qui reçoivent du soutien, et la situation des financements en pâtit. Étant donné que les ONG et les mouvements de pêcheurs dépendent de plus en plus des financements des philanthropes, ce changement peut entraîner le détournement de la feuille de route politique de certaines organisations, et créer des divisions entre les acteurs qui appliquent les principes de souveraineté alimentaire et ceux qui suivent les priorités centrées sur les bailleurs de fonds comme 30by30, les « aliments bleus » ou les « transformations bleues »[1].

Les mouvements de pêcheur·euses doivent s’unir pour parler de positions et de tactiques politiques. Suite à la décision du Comité international de planification pour la souveraineté alimentaire (CIP) de ne pas soutenir le Sommet sur les systèmes alimentaires des Nations Unies, des prises de position similaires peuvent être requises sur d’autres feuilles de route imposées. Les mouvements de pêcheurs doivent définir leur propre feuille de route, et orienter activement la direction du mouvement pour la souveraineté alimentaire dans son ensemble. Le Forum mondial Nyéléni organisé en septembre 2025 au Sri Lanka en sera l’occasion : placer la pêche à l’ordre du jour, construire la solidarité avec d’autres petit·es producteur·rices alimentaires, mouvements de travailleur·euses alimentaires et pour le climat, et progrès dans la lutte pour la souveraineté alimentaire.

FIAN International, GRAIN, Groupe de travail du CIP sur la pêche, TNI, WFF, WFFP

Lire le bulletin d'information Nyeleni n° 52 ici ou le télécharger

Illustration: Rosine Nsimire (Alliance pour la vie) et Alessandro Musetta – Agathe, the matriarch above the water est une publication numérique multimédia qui documente les expériences des pêcheuses traditionnelles sur le lac Kivu en République démocratique du Congo (RDC).

FIAN adopte un nouveau plan stratégique

Alors que la faim augmente, que les conflits s'éternisent, que l'environnement est détruit, que le changement climatique est en marche et que les entreprises s'emparent de la gouvernance alimentaire mondiale, FIAN International a réaffirmé son engagement aux côtés des communautés, des peuples autochtones, des paysans, des pêcheurs, des travailleurs de l'alimentation et de tous ceux qui luttent pour un changement systémique dans les systèmes alimentaires.

« Ce plan stratégique réaffirme la vision et les piliers de FIAN, soulignant l'engagement de l'organisation à garantir le droit à l'alimentation en utilisant les mécanismes des droits de l'homme, en soutenant les luttes des peuples, en prenant soin de la nature et en s'attaquant à l'intersectionnalité », a déclaré Priscilla Claeys, présidente du conseil d'administration de FIAN International, lors de la réunion à Lisbonne la semaine dernière, à laquelle ont participé les délégués des sections (bureaux nationaux) de FIAN du monde entier.

« Il décrit les luttes auxquelles FIAN s'attaque, les stratégies qu'il emploie et ouvre la voie à des discussions sur la manière de renforcer l'organisation dans un contexte mondial en pleine évolution. »

Au cœur de ce plan se trouve l'objectif de démanteler les pratiques coloniales et de promouvoir l'équilibre entre les sexes et la diversité générationnelle, à la fois au sein de FIAN et dans son travail externe.

Le nouveau plan stratégique (uniquement disponible en anglais pour l'instant) s'articule autour de six luttes thématiques et sera coordonné avec les sections de FIAN et ses proches alliés dans le monde entier, notamment le Réseau mondial pour le droit à l'alimentation et à la nutrition. Il comporte deux nouveaux domaines d'action : la paix, la justice et l'autodétermination ; et la justice de genre, les droits des femmes et les soins dans les systèmes alimentaires.

« FIAN International et ses sections jouent un rôle crucial en veillant à ce que notre plan devienne une réalité dans les endroits où vivent ceux qui ont été traditionnellement marginalisés et défavorisés, grâce à divers niveaux d'impact dans notre travail pour la justice sociale », a déclaré Juana Camacho Segura, vice-présidente du conseil d'administration de FIAN International.

« La famille FIAN vise également à encourager les débats démocratiques critiques par le biais de la sensibilisation, de l'éducation populaire, de la promotion du partage des connaissances, de la mobilisation des communautés et du plaidoyer en faveur de changements dans la gouvernance, qui sont nécessaires pour s'attaquer aux causes structurelles de la pauvreté et de l'inégalité ».

Tout au long de la réunion du Conseil international, les sections de FIAN ont souligné l'importance de renforcer le partage des connaissances et d'adopter des mécanismes clairs de suivi de la mise en œuvre du plan stratégique. Elles ont également convenu de redoubler d'efforts pour assurer la pérennité de l'organisation, à la fois par le renouvellement des générations et par une plus grande collaboration en matière de financement.

Le Conseil international a approuvé un nouveau mandat de trois ans pour le Conseil international et a remercié Angela Mulenga, membre sortant du Conseil, et Thomas Albert Wolfer, trésorier, pour leurs années de dévouement.

Il a également remercié la secrétaire générale sortante Sofia Monsalve pour ses nombreuses années de service et a souhaité la bienvenue à sa successeure Ana Maria Suarez Franco, représentante permanente de FIAN auprès de l'ONU à Genève, qui prendra ses fonctions en janvier.

Téléchargez le plan stratégique international de FIAN (2024-2030) (anglais) ici.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Tom Sullivan : sullivan@fian.org

 

La France et l'Espagne doivent réguler leurs entreprises minières au Sénégal

Les autorités sénégalaises ont dépossédé des centaines de paysans et des paysannes à l’ouest du Sénégal pour faire place à l'exploitation de phosphate et à l'extraction de minerais par la entreprise hispano-sénégalaise SEPHOS et l’entreprise franco-sénégalaise Grande Côte Opérations (GCO).

Ces entreprises – et les autorités qui leur ont accordé des permis d'extraction de phosphate, de zircon, d'ilménite et d'autres minéraux – ont violé les droits humains des communautés locales à Koudiadiène, Lam-Lam, Pambal ainsi qu'à Diogo et dans les régions environnantes, notamment le droit à une alimentation et une nutrition adéquates, le droit à la terre, le droit à un environnement sain, propre et durable, le droit à la santé et le droit à l'eau, d'après un nouveau rapport de FIAN International.

Bien que la plupart des communautés rurales du Sénégal aient accès à la terre en vertu de droits coutumiers traditionnels, plutôt que de titres fonciers officiels, le rapport souligne l'absence de reconnaissance juridique de cette pratique. Les paysans et les communautés rurales ne sont donc pas protégés lorsque les autorités accordent des concessions minières à des entreprises nationales ou étrangères.

« Koudiadiène se trouve dans la réserve minière de phosphate. Ce minerai est sous nos pieds et si l'État en a besoin, la population devra se déplacer », déplore un membre de la communauté de Koudiadiène. 

En outre, le niveau de compensation offert pour la perte de terres a été dérisoire, voire inexistant, ce qui a plongé de nombreuses personnes touchées dans l'extrême pauvreté

« Avant, nous étions à l'aise et nous avions assez à manger. Les femmes aidaient aux travaux agricoles. Les revenus des récoltes nous permettaient de bien manger et de couvrir toutes nos autres dépenses. Depuis que notre champ a été accaparé, je ne travaille plus et je reste à la maison », a déclaré Ndeye Ndiaye, une victime d'accaparement de terres de Diogo.

« Mes enfants n'ont pas assez à manger. Je demande souvent de l'argent aux voisins pour payer les soins médicaux des enfants. Nous sommes fatigués. Nous avons besoin d'aide », a-t-elle ajouté.

Les communautés concernées n'ont pas été informées à l'avance des opérations minières, malgré l'impact dévastateur qu'elles ont sur leurs cultures et leur santé.

« Les paysans ne sont même pas prévenus à temps de l'intervention des machines dans leurs champs… les membres de la communauté dont les champs sont proches de la mine ont tout perdu à cause de la poussière qui se dépose sur leurs cultures », a expliqué Armand Gondet Dione, un défenseur des droits humains de Pambal.

« Les champs sont devenus impropres à la culture. Les arbres se sont desséchés et sont morts avant même d'avoir pu être inventoriés. Les zones de pâturage disparaissent, la flore et la faune meurent, la sécheresse et l'érosion s'aggravent. »

SEPHOS, qui exploite des mines de phosphate, et GCO, qui extrait du zircon, de l'ilménite, du rutile et du leucoxène, ont des sociétés mères ou des actifs principaux respectivement en Espagne et en France.

Alors que le Sénégal a clairement enfreint ses obligations en vertu du droit international des droits humains et des lois nationales, l'Espagne et la France sont également tenues, en vertu du droit international des droits humains, de prendre des mesures pour s'assurer que les sociétés minières basées sur leur territoire ne portent pas atteinte au droit à l'alimentation et à d'autres droits connexes au Sénégal. Cette obligation requiert également que les États sanctionnent ces acteurs en cas d'abus et qu'ils offrent un recours aux personnes affectées par ces entreprises, notamment par le biais de leurs tribunaux nationaux et de voies de recours adéquates.

L'Espagne et la France doivent assumer la responsabilité des vies détruites par leurs entreprises et prendre des mesures sans délai.

Lire le rapport complet en français ici.

Le rapport sera bientôt disponible en espagnol ici.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Valentin Hategekimana (hategekimana@fian.org)

 

20 ans de directives de l'ONU sur le droit à l'alimentation : il est temps d’éradiquer la faim et la famine causées par l’être humain

Avec ses sections nationales et ses alliés dans le monde entier, y compris le Réseau mondial pour le droit à l'alimentation et à la nutrition (GNRTFN) qu’elle coordonne, FIAN International œuvre contre la violence, l'exploitation et l'oppression dans les systèmes alimentaires et pour la réalisation du droit humain à une alimentation et une nutrition adéquates (RtFN) pour toutes et tous.

La participation effective des détenteurs et détentrices de droits et la démocratisation de la prise de décision à tous les niveaux sont des éléments essentiels à la garantie de ce droit fondamental. La faim est le fait de l’être humain et il est possible d'y mettre fin.

Dans une nouvelle note politique, nous exposons notre approche des six principaux combats à mener pour atteindre ces objectifs.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Charlotte Dreger : dreger@fian.org

 

 

Les alternatives écologiques des peuples au greenwashing des grandes entreprises: Observatoire du droit à l'alimentation et à la nutrition 2023

Les systèmes alimentaires industriels n'ont pas réussi à répondre aux besoins nutritionnels de la population de notre planète. Près de 800 millions de personnes souffrent de la faim aujourd'hui. Nos systèmes alimentaires produisent un tiers des émissions de gaz à effet de serre, contribuant massivement à la crise climatique et exacerbant les difficultés d'accès à l'alimentation et à la nutrition. L'extinction massive des espèces, la destruction des écosystèmes et la perturbation des cycles naturels qui soutiennent la vie sur terre ont aussi un impact sur l’accès à l’alimentation.

L'extractivisme, la marchandisation et la financiarisation de la nature ont intensifié l'exploitation, la spoliation et les expulsions violentes. Le contrôle grandissant des ressources naturelles par un petit nombre d'entreprises, d'individus et d'États puissants renforce également la violence fondée sur le genre, les discriminations intersectionnelles et l'accroissement des inégalités.

Les alternatives écologiques des peuples au greenwashing des grandes firmes ((disponible uniquement en anglais et en espagnol) présentées par le Réseau mondial pour le droit à l’alimentation et à la nutrition proposent une autre voie fondée sur les luttes des populations contre la mainmise, le greenwashing et les pratiques néocoloniales des entreprises. Elles proposent de défendre le droit à l’alimentation et à la nutrition, de renforcer les droits humains des paysans et des autres personnes vivant dans les zones rurales, et de garantir la souveraineté alimentaire pour tous.

Elles comportent quatre sections qui analysent les évolutions internationales, l'alimentation et la triple crise écologique, le colonialisme vert et la décarbonisation, les combats et les solutions apportées par les communautés de base aux crises climatiques et alimentaires.

Malgré l'aggravation de la crise alimentaire, peu d'actions internationales décisives ont été entreprises en 2023 pour s'attaquer à ses causes. Au lieu de cela, les grandes entreprises ont maintenu leur emprise sur les forums internationaux, notamment à l’ONU.

La crise alimentaire et la triple crise écologique du climat, de la perte de biodiversité et de la pollution sont inextricablement liées, et pourtant les grandes firmes et les États ne proposent que des solutions technologiques similaires pour les résoudre et ne tiennent aucun compte des droits des petits producteurs alimentaires.

Ces dernières années, la décarbonisation et les approches mercantiles qui y sont associées ont été imposées comme le principal paradigme pour faire face à ces crises interdépendantes.  Au lieu de protéger la planète, ce colonialisme vert ne fait que perpétuer sa destruction et la marchandisation de la nature, tout en aggravant les inégalités existantes.

Une transformation écosociale juste de nos systèmes alimentaires, qui protége le droit de chacun.e à l'alimentation et à la nutrition, requiert une justice globale et la promotion de la souveraineté alimentaire, de l'harmonie et de l'équilibre entre l'humanité et l'environnement.

Pour des informations supplementaires veuillez contacter Tom Sullivan sullivan@fian.com

 

 

Le Processus Nyéléni: Remettre en question le financement derrière l’accaparement vert et bleu

Mobiliser des sommes importantes dans la finance privée, pour compenser les finances publiques insuffisantes, devient progressivement un nouvel objectif dans les débats sur le financement du climat et de la biodiversité. Mais cette tendance implique la mercantilisation et la monétisation de la nature à des niveaux hauts alarmants, entraînant de nouveaux accaparements territoriaux et des atteintes à la justice environnementale. Les mécanismes de « l’économie verte » comme les crédits carbone et les marchés de compensation de la biodiversité ainsi que les conversions de dettes en mesures en faveur de la nature ne sont pas seulement erronés, ils sont également dangereux.

Ce bulletin décrit quelques-uns des nombreux projets, aussi variés que déconcertants, qui monétisent les océans, les sols, les algues et les forêts. Une critique majeure porte sur ces approches qui privilégient les gains plutôt qu’une véritable gestion de l’environnement, et des profits pour les investisseurs souvent au détriment des communautés locales. Ces mécanismes provoquent souvent la spoliation des populations autochtones et des petits producteurs, évincés de leurs terres et mers pour y installer à la place des projets de conservation lucratifs. Les avantages annoncés de ces mécanismes financiers atteignent rarement ceux et celles qui en subissent les impacts.

Les témoignages présentés illustrent clairement que les mouvements de peuples autochtones, de pêcheurs et d’agriculteurs répliquent, au sein des différentes plateformes de l’ONU et de leurs propres territoires. Nos mouvements réclament des fonds publics pour le climat et la biodiversité, l’annulation de la dette, des indemnisations, le respect des droits et des savoirs des peuples autochtones et d’autres communautés, une véritable responsabilité et la régulation des grandes entreprises qui profitent depuis longtemps de l’exploitation de l’environnement.

Nous savons que les masques sont tombés, révélant au grand jour les défauts de l’idéologie néolibérale illusoire. Aussi devons-nous combattre ensemble sa prolifération dans la nature et sur nos territoires.

Amis de la Terre International, ETC Group, Transnational Institute

 

Cliquez ici pour télécharger l'édition française (pdf) ou lisez le bulletin directement sur le site.

Pour toute information complémentaire merci de contacter info@nyeleni.org – www.nyeleni.org
Faites circuler ce bulletin!   

 

Illustration: Luisa Rivera, www.luisarivera.cl

20 ans de Directives des Nations Unies sur le droit à l'alimentation : il est temps de les mettre pleinement en œuvre

Des millions de personnes souffrent de la faim et de la malnutrition en raison des inégalités structurelles, de la violence dans les sociétés et les systèmes alimentaires, et de l'accaparement généralisé des territoires, caractérisé par l'acquisition injuste et non durable de terres, d'eau, de semences et d'autres ressources naturelles, ainsi que par des régimes commerciaux inéquitables et injustes. En raison de la violence fondée sur le genre et des formes de discrimination qui se croisent, les femmes, les filles et les minorités ont été touchées de manière disproportionnée par cette dépossession et ces inégalités croissantes.

Dans le même temps, l'extractivisme, la marchandisation et la financiarisation, y compris dans le contexte de l'agriculture et de l'aquaculture industrielles, ont déclenché la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution, avec des effets dévastateurs sur la réalisation du droit à l'alimentation et à la nutrition, tant pour les générations actuelles que pour les générations futures.

Les Directives sur le droit à l'alimentation ont été adoptées par le Comité des Nations Unies sur la Sécurité Alimentaire Mondiale (CSA) et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) en 2004. Elles ont fourni une base solide pour l'élaboration et le développement d'un ensemble de normes et de politiques en matière des droits humains adoptées ultérieurement par les Nations Unies, telles que la Recommandation Générale 34 de la CEDEF, les Directives de la FAO sur la tenure, les Directives sur la pêche à petite échelle, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Elles ont contribué à l'avancée des droits humains et à l'enrichissement du cadre juridique normatif du droit à l'alimentation et à la nutrition, en fournissant des orientations pour une transformation des systèmes alimentaires fondée sur les droits humains.

Aujourd'hui, 29 pays reconnaissent explicitement le droit à une alimentation adéquate dans leur constitution, tandis que plus de 100 pays le reconnaissent implicitement ou par le biais de directives, de principes ou d'autres dispositions pertinentes. Dans ce contexte, nous souhaitons souligner le rôle de pionnier du Népal : la Constitution du pays garantit le droit à l'alimentation et la souveraineté alimentaire, et une loi à cet effet a été adoptée en 2018. Cette loi prévoit des mécanismes institutionnels aux niveaux national, provincial et local, ainsi que l'élaboration coordonnée d'un plan national de nutrition. Une ordonnance visant à mettre en œuvre la loi a été adoptée par le gouvernement népalais en mars de cette année.  Grâce à cette reconnaissance juridique, le Népal a concentré ses efforts sur la réduction de moitié de la proportion de la population sous-alimentée depuis 2018, et se classe actuellement au 69ème rang sur 125 pays dans l'indice mondial de la faim.

Cette situation contraste fortement avec celle d'autres pays d'Asie du Sud. Au Bangladesh, par exemple, une loi sur le droit à l'alimentation a été rédigée par la Commission des Lois dès 2016, mais son adoption n'a toujours pas eu lieu. En Inde, malgré un certain nombre d'avancées positives, telles que la reconnaissance par la Cour Suprême du droit à l'alimentation en tant que droit fondamental en 2001 et la promulgation de lois historiques telles que la loi nationale sur la garantie de l'emploi rural de 2005 et la loi nationale sur la sécurité alimentaire de 2013, la situation de la faim est grave et le pays se classe au 111ème rang dans l'indice de la faim dans le monde.

Nous appelons les gouvernements à renforcer leurs engagements en faveur de la réalisation du droit à l'alimentation et à la nutrition et à mettre fin à la faim et à la malnutrition, en incorporant les dispositions internationales relatives aux droits humains dans les législations, réglementations, politiques et programmes nationaux. Cela implique de créer des mécanismes de responsabilité, d'assurer une participation significative des communautés affectées dans les processus de prise de décision, et d'établir des systèmes transparents pour surveiller et réparer les cas de violation du droit à l'alimentation.

Nous exhortons les gouvernements du monde entier à respecter leurs obligations concernant la réalisation du droit humain à l'alimentation et à la nutrition en mettant en œuvre les directives et en prenant des mesures décisives pour mettre fin à la faim et à la malnutrition. Ce faisant, nous pouvons collectivement construire un avenir où la jouissance du droit à l'alimentation et à la nutrition est une réalité pour tous, où les droits des individus et des communautés sont respectés, protégés et réalisés, et où la communauté mondiale est unie contre les forces qui perpétuent la faim et la discrimination.

La coopération internationale entre les États pour la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels est une obligation pour tous les États. Chaque État a la responsabilité de contribuer activement au maintien d'une paix et d'une justice durables – en particulier dans les pays touchés par un conflit – et à l'éradication de la pauvreté et de la faim. En s'attaquant aux causes fondamentales, en demandant des comptes aux acteurs responsables et en encourageant la collaboration aux niveaux local, national et international, nous pouvons collectivement nous efforcer de parvenir à un monde où le droit à l'alimentation et à la nutrition sera réalisé pour tous. En particulier, nous, les organisations soussignées, recommandons à tous les États de mettre en œuvre les Directives sur le droit à l'alimentation en ce qui suit:

Collaborations stratégiques : Renforcer les convergences et les stratégies communes avec la société civile dans sa diversité en donnant la priorité aux détenteurs et à des détentrices de droits tels que les mouvements sociaux, les peuples autochtones, les mouvements féministes, les producteurs et les productrices de denrées alimentaires à petite échelle et autres.

Renforcer la gouvernance avec une participation sociale à tous les niveaux : Créer et mettre en œuvre des systèmes de gouvernance alimentaire dotés de solides mécanismes de participation sociale, d'un cadre juridique et institutionnel fiable et de conditions de fonctionnement garanties.

Défendre l'intérêt public contre l'influence des entreprises dans les systèmes alimentaires : Développer des cadres juridiques complets de responsabilité, de réglementation et d'obligation de rendre des comptes pour les entreprises, de la production à la consommation, ainsi que des normes qui protègent les espaces de gouvernance de l'influence des entreprises et des conflits d'intérêts.

S'engager dans des processus et des politiques visant à transformer les systèmes alimentaires et à renforcer les régimes fonciers : Promouvoir et s'engager activement dans la transformation des systèmes alimentaires en respectant les cultures alimentaires locales, en valorisant l'agro-socio-biodiversité et les principes de l'agroécologie, et en donnant la priorité aux systèmes locaux et territoriaux, en particulier à l'importance de la sécurité foncière.

Note 1 : La déclaration a été initiée par FIAN International et Pain Pour le Monde (Allemagne) et élaborée à l'occasion du Forum social mondial 2024 à Katmandou comme résultat de l'événement parallèle « 20 ans de Directives sur le droit à l'alimentation : Passé, présent et futur », organisé par  Brot für die Welt, FIAN International et le Réseau Mondial pour le Droit à l'Alimentation et à la Nutrition (GNRTFN).

Note 2 : Les recommandations sont basées sur la « Charte de Brasilia – Sur la gouvernance démocratique des systèmes alimentaires pour la réalisation du droit humain à une alimentation adéquate », déclaration du séminaire international « Gouvernance démocratique des systèmes alimentaires pour la réalisation du droit humain à une alimentation adéquate », Brasilia, 10 décembre 2023, à l'occasion de la sixième Conférence Nationale sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle.

La déclaration est approuvée par les organisations et personnes suivantes :

Organisations

ACTUAR – Associação para a Cooperação e o Desenvolvimento

Articulação SUL

Bangladesh Food Security Network (KHANI Bangladesh)

BIZILUR

Brot für die Welt

Center for Food and Adequate Living Rights (CEFROHT)

Confédération Paysanne du Faso

COPROFAM

Coprofam

FIAN Austria

FIAN Belgium

FIAN Brasil

FIAN Burkina Faso

FIAN Colombia

FIAN Deutschland

FIAN Ecuador

FIAN India

Fian Indonesia

FIAN International

FIAN Nepal

FIAN Portugal

FIAN Sri Lanka

FIAN Switzerland

FIAN Uganda

Food Security Network- KHANI

Fundación Alternativas

Gaza Urban & Peri-urban Agriculture Platform (GUPAP)

Housing and Land Right Network – Habitat International Coalition

Institute for Agriculture and Trade Policy

Instituto de Defesa de Consumidores (Idec)

Instituto de Desarrollo y Medio Ambiente – IDMA

Kasisi Agricultural Training Center

Kitwe District Land Alliance

Lake Region Food Systems Network

Local Initiatives for Biodiversity, Research and Development (LI-BIRD)

Movimento Urbano de Agroecologia MUDA

National Fisheries Solidarity Organization, Sri Lanka.

Observatorio de Políticas de Seguridad Alimentaria y Nutricional – Universidad de Brasilia

ONG APPUI SOLIDARITE POUR LE RENFORCEMENT DE L AIDE AU DEVELOPPEMENT

Participatory Research & Action Network- PRAAN

PELUM Association Regional Secretariat

RED DE AGRICULTURA ECOLOGICA DEL PERU/CONSORCIO AGROECOLOGICO PERUANO

Rede para a Soberania e Segurança alimentar e Nutricional da Guiné-Bissau « RESSAN-GB »

Right to Food Campaign India

ROSA – Rede de Organizacoes para a Soberania Alimentar

Rural Reconstruction Nepal-RRN

Slow Food

Sustainable Innovations Africa

SWISSAID

UNICAM SURI, CLOC LVC

WhyHunger

WUNRN-Women's UN Report Network

Zabarang Kalyan Samity

Zambia Alliance for Agroecology and Biodiversity (ZAAB)

Individus:

Bishnu Bhusal

Claudio Schuftan

Cynthia Betsabe Santillan Ibarra

Egidio Angel Strappazzon

Garcia Jaciara

Govinda Dhakal

Grace Tepula

Maïmouna Soulama Soma

Manuel Consolo

Neetu Sharma

Rakesh Katal

Roy Paz Cordero Cuisano

Sasmita Jena

Souad Mahmoud

Pour des informations supplementaires veuillez contacterYifang Slot-Tang slot-tang@fian.org