Transformer les systèmes alimentaires à partir de la base : politiques alimentaires locales et participation du public en Europe

Le projet est un effort collectif de FIAN International, FIAN Autriche, FIAN Belgique, FIAN Portugal, Observatori DESCA (Espagne) et (anciennement) FIAN Suède, financé par l'UE.   

Ces dernières années, les politiques et les initiatives des gouvernements locaux en matière d'alimentation (systèmes) et de nutrition se sont multipliées dans toute l'Europe. Cette évolution a été accompagnée et stimulée par l'émergence d'espaces participatifs, tels que les conseils de politique alimentaire, qui impliquent les communautés dans l'élaboration de la politique alimentaire locale.  

Le projet CRESS examine les politiques et initiatives spécifiques des gouvernements locaux et régionaux ainsi que les espaces de participation communautaire dans six pays européens : Autriche, Belgique, Allemagne, Portugal, Espagne et Suède. Le projet a examiné les domaines d'engagement et les contraintes rencontrées par les gouvernements locaux, ainsi que le caractère transformateur (du point de vue des droits de l'homme) des politiques et initiatives présentées.  

En outre, un aspect central du projet était de comprendre comment la participation est organisée dans les différents pays et localités : quelles sont les structures existantes et quelle est leur influence, qui participe et qui reste à l'écart, comment les relations de pouvoir et les conflits d'intérêts sont traités….  

Les résultats du projet sont présentés dans trois documents : (1) une cartographie qui résume la situation dans chacun des six pays et tire quelques réflexions générales, (2) une carte interactive qui fournit plus de détails sur les cas examinés, et (3) une boîte à outils qui vise à créer une meilleure compréhension de la façon d'opérationnaliser l'élaboration de politiques locales basées sur les droits de l'homme, y compris les implications au niveau de l'UE.  

Les résultats de la cartographie indiquent que des mesures importantes sont prises au niveau local pour relocaliser les systèmes alimentaires afin de les rendre plus sains, plus durables et plus équitables. Les collectivités locales reconnaissent de plus en plus le rôle qu'elles peuvent jouer et de multiples stratégies et initiatives couvrent des domaines d'intervention essentiels, depuis la restauration collective et les marchés publics jusqu'au soutien à la production biologique et aux marchés locaux, en passant par la modification des critères d'utilisation des sols. Dans le même temps, les collectivités locales sont limitées par un certain nombre de facteurs internes et externes, tels que le manque de ressources humaines et financières et les politiques de l'UE, qui entravent la régionalisation.  

Les résultats du projet reflètent également l'immense diversité qui existe à travers l'Europe – et au sein des pays – en ce qui concerne les structures de participation communautaire. Elles soulignent l'importance cruciale de ces espaces et de la mobilisation des communautés pour inscrire l'alimentation à l'ordre du jour des gouvernements locaux et faire pression en faveur de changements transformateurs et ascendants dans les systèmes alimentaires. Dans le même temps, et malgré de nombreux efforts, d'importants défis et limitations subsistent, notamment en ce qui concerne l'inclusion des groupes marginalisés dans ces espaces et la possibilité de faire entendre leur voix. 

Cette boîte à outils vise à promouvoir une approche plus large des droits de l'homme pour relever les défis des systèmes alimentaires au niveau local et à promouvoir des structures de gouvernance inclusives. Il vise à contribuer à notre compréhension collective de l'engagement stratégique dans les systèmes alimentaires au niveau local en Europe et à promouvoir des stratégies visant à garantir une gouvernance ascendante plus forte au niveau de l'Union européenne (UE). Il explore le potentiel de l'architecture multi-niveaux des politiques et des structures de gouvernance des systèmes alimentaires et examine l'impact des politiques régionales sur l'élaboration des politiques locales.  

La cartographie, la carte interactive et la boîte à outils sont également disponibles dans d'autres langues :  

Cartografía: Espagnol, allemand, portugais, anglais y suédois 

Mapa interactivo: Espagnol, allemand, portugais, anglais y suédois 

Kit de herramientas: Espagnol, allemand, portugais, anglais y suédois 

 

Para más información, póngase en contacto con Emily Mattheisen: mattheisen@fian.org o Laura Michéle: michele@fian.org 

 

Jeunesse et démocratisation des systèmes alimentaires

Décembre débute. Une année de plus dans le cycle de la vie touche à sa fin, l’occasion de rechercher espoir et solidarité face à des difficultés immenses. La planète est en proie à la hausse des températures, des événements météorologiques imprévisibles, la pauvreté extrême, la faim, des guerres, des conflits et la violence.

Un système qui a placé les intérêts et les bénéfices d’un petit nombre au profit de la majorité a provoqué cette catastrophe. Le système alimentaire industriel mondial en est la preuve. C’est l’une des plus importantes sources de pollution au monde. Il consomme deux tiers des ressources mais ne peut nourrir qu’un quart de la population mondiale, et est l’origine de pratiques destructrices et polluantes à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement.

À l’inverse, l’agriculture paysanne nourrit encore actuellement 70 % de la population mondiale tout en assurant des cycles de production, distribution et consommation alimentaires sains et harmonieux.

Le temps est venu de rappeler aux institutions de gouvernance alimentaire et aux gouvernements du monde que pour résoudre la crise alimentaire mondiale, les communautés paysannes, les peuples indigènes, les travailleurs migrants, les travailleurs agricoles, les artisans pêcheurs, les éleveurs et bergers doivent jouir du pouvoir et de l’autonomie pour assurer la souveraineté alimentaire sur nos territoires. Rassemblons-nous derrière les systèmes alimentaires conçus par et pour les personnes, d’une manière agroécologique qui respecte le cycle de la vie sous toutes ses formes. Les conditions disponibles pour que les jeunes et futurs producteurs à petite échelle se lancent dans le processus de production seront aussi un élément déterminant pour la protection et la multiplication de ces systèmes alimentaires divers, décentralisés et résilients. Ce numéro de la newsletter Nyéléni s’intéresse à la démocratisation des systèmes alimentaires des personnes et la nécessité impérieuse de protéger le rôle et l’avenir des jeunes agriculteurs dans ce processus.

L’articulation des jeunes de La Via Campesina

Lire le bulletin Nyeleni no. 50 en ligne ou en pdf

Le problème du système alimentaire industriel et comment le résourdre

Les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, sur la jouissance d’un environnement sûr, propre, sain et durable et sur les substances toxiques ont décrit les principaux problèmes du système alimentaire industriel, en particulier en ce qui concerne la destruction de l’environnement et les violations des droits humains qui y sont liées.

Ils ont également décrit les mesures que les gouvernements devraient prendre pour évoluer vers des pratiques agroécologiques durables, saines et justes soutenant le droit à l’alimentation et à la nutrition et les droits humains de manière plus générale.

FIAN International et ses sections nationales en Indonésie, Zambie, Brésil, Colombie et Équateur ont résumé leur analyse et leurs recommandations dans le but d'utiliser ces recommandations pour soutenir le travail de plaidoyer des communautés qui cherchent à transformer les systèmes alimentaires.

Le problème du système alimentaire industriel et comment le résourdre

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Podcast by FIAN Zambia

 

 

????????Los Relatores Especiales de la ONU para el Derecho a la alimentación #DHANA y el disfrute de un medioambiente limpio,…

Posted by FIAN Ecuador on Thursday, July 28, 2022

La Cour suprême du Brésil déclare que les repas scolaires ne sont pas une obligation

Bien que les écoles publiques restent fermées en raison de la pandémie de COVID-19, le gouvernement de l'État de Rio de Janeiro a été contraint par la justice de garantir des repas scolaires environ 1,5 million élèves inscrits dans les écoles publiques.  Le gouverneur de Rio de Janeiro a toutefois remis en question cette obligation en août dernier, en demandant à la Cour suprême brésilienne de l'annuler. Malgré les protestations du public, le juge Dias Toffoli de la Cour suprême a retenu la plainte et suspendu l'obligation du gouvernement. 

Dans sa décision, le juge Toffoli soutient que les finances de l'État ne devraient pas être grevées par le maintien de la distribution de repas scolaires à tous les écoliers pendant la pandémie, et souligne qu'il n'appartient pas au pouvoir judiciaire d'intervenir dans la définition de ces politiques publiques. Cette interprétation trompeuse crée un dangereux précédent pour la réalisation du droit à l'alimentation et à la nutrition, non seulement au Brésil, mais aussi dans le monde entier.

« La décision de la Cour suprême brésilienne est une attaque flagrante contre le droit le plus fondamental de ces écoliers : le droit d'être à l'abri de la faim ! Le juge Toffoli fait erreur, en donnant une fausse priorité au budget de l'État sur le droit à l'alimentation des enfants, qui devrait être une priorité pour les autorités publiques – surtout en période de pandémie », commente Felipe Bley Folly, coordinateur en matière de justiciabilité chez FIAN International. 

Dans une lettre ouverte (en anglais) dirigée par le Forum brésilien pour la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire et nutritionnelle (FBSSAN), FIAN International, FIAN Brésil, DHESCA Brésil, la Campagne nationale pour le droit à l'éducation et le Bureau du défenseur public, et soutenue par 130 organisations de plus de 20 pays, les signataires demandent instamment à Toffoli de revenir sur sa décision.

« Dans sa décision, la Justice ignore malheureusement les graves conséquences de l'absence de repas scolaires sur le développement intégral des écoliers des écoles publiques de Rio de Janeiro – et de toutes les régions du pays. Dans de nombreux cas, il s'agit pour eux du seul repas substantiel de la journée. La solidarité internationale est cruciale pour condamner et donner de la visibilité à une telle injustice », souligne Mariana Santarelli, membre de la FBSSAN et Rapporteuse sur les droits humains de la Plateforme DESC au Brésil.

Dans le cadre de la mobilisation de la société civile, une audition publique a lieu ce 1er octobre à 21h (CEST), avec la participation de représentants d'organisations d'étudiants, de mouvements pour le droit à l'alimentation et la souveraineté alimentaire, de membres du ministère public et du rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'alimentation, M. Michael Fakhri.

« La Cour suprême du Brésil doit prendre le droit à l'alimentation au sérieux et obliger l'État brésilien à respecter ses obligations nationales et internationales en matière de droits humains. Les écoliers exigent un traitement digne et des repas scolaires adéquats, en garantissant que 30% des achats de nourriture proviennent de l'agriculture familiale, comme le prévoit la loi brésilienne », conclut Valeria Burity, Secrétaire générale de FIAN Brésil.

 
Regardez l'audience publique avec interprétation en anglais : youtube.com/user/FIANInt
Regardez l'audition publique en portugais : facebook.com/fbssan/   
Lisez la fiche (en anglais) d'information sur ce cas.
 

Soutenez l’adoption du projet de loi « Faim zéro »

Trois ans après le lancement de la campagne en faveur d’un cadre juridique national relatif au droit à l’alimentation par la Coalition nationale pour l’alimentation (NFC), dont l’initiateur a été FIAN Philippines, le pays fait un pas de plus pour atteindre cet objectif. Le projet de loi intitulé « Faim zéro », récemment approuvé à la fois par le Sénat et par la Commission des droits de l’Homme de la Chambre des représentants, arrive en deuxième lecture. Le projet de loi, qui a pour titre officiel « Projet de loi cadre sur le droit à une alimentation adéquate », ordonne au gouvernement de mettre en œuvre un ensemble d’objectifs politiques clairement définis visant à éradiquer la faim aux Philippines dans un délai de dix ans.

Le projet de loi ne réduit pas l’alimentation à une question de charité, mais souligne que l’alimentation doit être considérée comme un droit. Il est accompagné d’un programme alimentaire complet, intégré dans une approche décloisonnée. Selon la NFC, les principaux facteurs de la faim aux Philippines sont la pauvreté, les inégalités et l’incapacité des pauvres à accéder aux ressources disponibles. Le fait que 37 % des familles aux Philippines, soit environ 8,1 millions de personnes, considèrent « souffrir de pauvreté alimentaire », prouve qu’il est indispensable de lutter contre la faim dans le pays.

Composée de plus de 75 organisations et fédérations, et comptant plus de 10 000 membres, la NFC lance un appel à la société civile dans son ensemble afin de soutenir la campagne « Faim zéro », ce, afin que le Congrès des Philippines adopte le projet de loi dans les plus brefs délais. La pétition circulant actuellement sur Internet devrait accélérer le processus et permettre d’établir un cadre juridique en vue d’institutionnaliser la sécurité alimentaire et de libérer le pays de la faim.

Rendez-vous sur le site Internet de la campagne et signez la pétition.

Pour plus de renseignements, veuillez contacter la Coalition nationale pour l’alimentation.

Le Mali accueillera le prochain Dialogue Global

Quelques semaines après la dernière session à Dhaka, au Bangladesh, le prochain Dialogue global sur le Droit à l’alimentation adéquate et à la nutrition atterrit à Bamako, qui échangera avec des représentants gouvernementaux et des organisations de terrain de la région de l’Afrique de l’Ouest. Cet événement, organisé par la Coordination Nationale des Organisations Paysannes (CNOP) en collaboration avec le Centre for Equity Studies (CES) et FIAN International, servira de plate-forme pour le partage et la construction de connaissances en matière de lutte contre la faim et de droits humains.

Durant deux journées consécutives à partir du 28 juin, des efforts et développements politiques sur la thématique du droit à l’alimentation adéquate et à la nutrition au Brésil, en Inde, au Mali et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest seront présentés et discutés. Après le coup d’envoi donné par le Ministère d u développement rural du Mali, la première journée se penchera notamment sur la présentation de stratégies visant à s’attaquer à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali ainsi que sur les lois et programmes qui ont réussi au Brésil et en Inde.

Le Brésil et l’Inde représentent deux expériences distinctes en termes d’efforts significatifs des États pour avancer dans la réalisation progressive du droit humain à l’alimentation et à la nutrition. Leurs exemples peuvent dès lors être instructifs pour d’autres. Le Brésil et l’Inde ne seront pas présentés comme des modèles d’émulation, mais plutôt comme sources indiquant des choix réalisables quand des pays travaillent sur des politiques et programmes visant à garantir la sécurité alimentaire.

Les participants joueront un rôle majeur lors de la deuxième journée qui sera consacrée à un échange de vues sur les questions stratégiques, telles que « les défis majeurs relatifs à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans votre pays » et « la mesure dans laquelle les expériences brésilienne et indienne fournissent des orientations pour s’attaquer à la faim et la malnutrition ».

La participation du Gouvernement malien ainsi que de la Convergence malienne contre les accaparements des terres (CMAT) constitue une occasion unique de débattre et de construire des connaissances autour des efforts politiques du pays pour garantir la sécurité alimentaire et pour marquer ce prochain Dialogue global.

Pour plus d’informations, veuillez contacter delrey[at]fian.org