Au-delà des chiffres : repenser le suivi de la sécurité alimentaire dans les conflits et les crises

Dans une nouvelle note d'information, FIAN International examine les raisons de cette situation et explore les moyens de renforcer l'assistance efficace et opportune aux communautés touchées par des violations des droits de l'homme à long terme – y compris la famine et la famine délibérées.

Alors que les perturbations climatiques, les guerres et les inégalités systémiques s'intensifient, le monde est confronté à une situation d'urgence alimentaire de plus en plus grave. Pourtant, les systèmes internationaux mis en place pour y faire face ne parviennent pas à fournir des solutions efficaces et coordonnées.

Les régions souvent citées dans les médias comme étant « au bord de la famine » ou « au bord de l'inanition » comptent déjà plusieurs milliers de personnes mortes ou mourant rapidement de faim ou de maladies liées ou exacerbées par le manque de nourriture adéquate. Gaza et le Soudan en sont deux exemples marquants.

FIAN a analysé l'approche de la communauté internationale face à la famine, en posant plusieurs questions clés, notamment : Qu'est-ce qu'une « famine » ? Qui décide de l'existence d'une famine ? Comment est-elle surveillée ? Et quelles sont les implications pour la souveraineté alimentaire et la communauté des droits de l'homme ?

« Nous devons repenser la façon dont nous mesurons la famine – trop souvent, nous nous concentrons sur le nombre de corps et les seuils de crise, tout en ignorant les causes plus profondes et structurelles qui préparent le terrain à la catastrophe », a déclaré Ayushi Kalyan, chargé de mission de FIAN pour la responsabilité des entreprises.

« Le véritable défi ne consiste pas seulement à compter les morts, mais à identifier plus tôt les risques réels et structurels et à s'attaquer aux causes profondes de la famine et de la famine avant qu'elles ne dégénèrent en catastrophe.

Les situations de violation du droit à l'alimentation et à la nutrition dans les situations de crise, y compris les famines, n'apparaissent pas dans le vide. Elles sont le résultat d'une marginalisation systémique à long terme des communautés, de leur exclusion des efforts de suivi et de la prise de décision, et de violations à long terme des droits économiques, sociaux et culturels.

Dans de tels cas, à quoi peuvent ressembler une action précoce et une véritable prévention ? Dans un rapport récent, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, Michael Fakhri, aborde la famine sous l'angle des droits de l'homme, indiquant que la famine reflète « l'abandon fondamental par un État de ses obligations en matière de droits de l'homme… et lorsqu'un État ou tout autre acteur viole systématiquement le droit à l'alimentation, il s'agit d'une alerte précoce qui indique un certain degré d'intention d'affamer une population ».

« Les outils de suivi traditionnels ne sont pas conçus pour évaluer les causes profondes des crises alimentaires dans les situations de conflit ou d'occupation », a déclaré Emily Mattheisen, chargée de mission de FIAN pour le suivi et le plaidoyer.

« Ces méthodes occultent les dynamiques de pouvoir en jeu et ne tiennent pas compte des voix des personnes les plus touchées. Pour véritablement s'attaquer au problème de la faim, nous devons intégrer dans nos systèmes de suivi des informations émanant de la base et des indicateurs relatifs aux droits de l'homme. »

Cette note vise à ouvrir un dialogue entre les communautés humanitaires et du droit à l'alimentation, afin d'apprendre les uns des autres tout en imaginant de nouvelles façons de soutenir les communautés et les populations affectées, de créer des mécanismes de suivi efficaces basés sur les droits de l'homme et une plus grande responsabilité concernant les actions et les conditions structurelles qui entraînent des violations du droit à l'alimentation, y compris la famine et la famine.

Télécharger le rapport ici

Pour plus d'informations, veuillez contacter Ayushi Kalyan Kalyan@fian.org ou Emily Mattheisen Mattheisen@fian.org

 

Déclaration de solidarité avec la population de Gaza

Nous, le Réseau mondial pour le droit à l'alimentation et à la nutrition (GNRtFN), exprimons notre solidarité avec la population de Gaza contre le siège total imposé par Israël à Gaza.

Depuis 1948, le peuple palestinien vit sous l'occupation israélienne, qui s'est traduite par des discriminations systémiques, de la violence et d'innombrables morts. Le blocus et le cloisonnement illégaux imposés à Gaza en 2007 ont restreint l'accès des Palestiniens et Palestiniennes à la nourriture, à l'eau et aux autres besoins essentiels pour mener une vie digne, leur imposant ainsi un État d'apartheid. La nourriture et l'eau ont toujours été militarisées par Israël, obligeant 77 % de la population de Gaza à dépendre de l'aide sous forme de nourriture et de dons financiers. 75 % de la population gazaouie sont des réfugié?e?s ou des personnes déplacées, et l'accès à ce territoire déjà restreint a été réduit de 300 à 1 000 mètres de la clôture du périmètre, soit 29 % des terres agricoles arables. Alors que le monde entier assiste aux attaques contre Gaza, la Cisjordanie, et plus précisément la « zone C », continue de faire l'objet d'une discrimination systémique, d'attaques et de meurtres de la part des forces israéliennes et des colons. Les personnes dépendant de l’agriculture se voient également interdire l'accès à leurs terres, ce qui a des répercussions immédiates sur leurs moyens de subsistance et des effets à long terme sur la sécurité et la souveraineté alimentaires de l’ensemble du peuple palestinien.

Suite aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023, au cours desquelles environ 1300 personnes – dont de nombreux civils – ont été tuées, le gouvernement d'Israël a renforcé le bouclage de la bande de Gaza et commet des crimes de guerre. Alors que les hostilités entraient dans leur 17ème jour, les bombardements israéliens sur Gaza, depuis les airs, la mer et la terre, se sont poursuivis presque sans interruption, tuant 4651 personnes, dont au moins 1873 enfants, et déplaçant un million de personnes dans la bande de Gaza (mises à jour du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA)). Les frappes aériennes israéliennes continuent de détruire les infrastructures essentielles et les installations médicales.

La population de Gaza est prise au piège et soumise à un très lourd siège, sans possibilité de quitter le territoire. La population civile de Gaza est la plus touchée par les frappes aériennes israéliennes actuelles et par une éventuelle invasion terrestre. Les personnes soignées dans les hôpitaux ou ayant d'autres restrictions médicales ou de mobilité ne peuvent être évacuées. Les réserves de carburant et d'électricité sont par endroits épuisées, sur le point de l'être dans d'autres, y compris celles qui alimentent les appareils essentiels aux hôpitaux. Israël bloque l'entrée à Gaza de l'aide et des fournitures vitales. Les pertes en vies humaines continuent d'augmenter chaque jour où Gaza reste assiégée.

Israël instrumentalise la nourriture par son blocus et son siège permanent, pratique illégale au regard du droit international. Avant ces attaques, et en raison du blocus israélien, Gaza avait des importations alimentaires limitées et des ressources en eau potable rares. L'unique source aquifère de Gaza était presque entièrement contaminée avant le siège ; aujourd'hui, Israël a coupé la seule conduite d'eau vers Gaza et, en raison des coupures d'électricité, les puits et les stations de pompage d'eau sont hors d'usage. La menace de déshydratation se fait déjà sentir. Les paysan?ne?s ne peuvent accéder à leurs terres, celles-ci se trouvant en grande partie à proximité des clôtures du périmètre et étant fortement militarisées. Les personnes vivant de la pêche sont quant à elles constamment licenciées, arrêtées ou expulsées des côtes.

En dépit des appels répétés des Nations Unies à Israël pour qu'il lève le blocus et mette fin à la violence à Gaza et dans les autres territoires palestiniens occupés, il continue d'agir en toute impunité, avec le soutien de puissantes puissances financières et politiques. Les États-Unis et d'autres États occidentaux en particulier, au lieu de dissuader Israël de commettre des crimes, lui ont assuré un soutien inconditionnel. Plusieurs Rapporteurs et Rapporteuses spéciaux des Nations Unies ont alerté sur le fait que l'escalade des crimes contre l'humanité à Gaza perpétue le risque de génocide contre le peuple palestinien.

Les punitions collectives et les attaques contre la population civile constituent des crimes de guerre. Nous condamnons fermement les meurtres délibérés de personnes civiles innocentes et de personnes prises en otage par le Hamas. Nous dénonçons les actions du gouvernement israélien et des forces de défense israéliennes, qui violent le droit international. En tant que force d'occupation, Israël a des obligations légales envers la population palestinienne, y compris la protection de la population dans les territoires qu'il occupe. La poursuite de l'agression conduira à une instabilité permanente et potentiellement à de nouveaux conflits dans la région et au niveau international. L'atrocité qui se déroule peut et doit être arrêtée.?Conformément aux conventions de Genève, à la Charte des Nations Unies et aux instruments ultérieurs relatifs aux droits humains, tous les États ont l'obligation internationale de prévenir les crimes de guerre et de prendre des mesures conjointes et séparées pour parvenir à la pleine réalisation des droits humains à Gaza et en Cisjordanie.

Le seul moyen de mettre fin à des décennies de violence et d'oppression, tout en garantissant la justice pour la population palestinienne, est de s'attaquer aux causes profondes du conflit, notamment en mettant fin à l'occupation illégale du territoire palestinien et en reconnaissant le droit du peuple palestinien à l'autodétermination. En tant que membres et sympathisantes du Réseau mondial pour le droit à l'alimentation et à la nutrition, nous, les organisations soussignées, demandons aux États de prendre des mesures pour immédiatement 😕  

  • Instaurer un cessez-le-feu immédiat et mettre fin aux bombardements et aux attaques sur Gaza ;
  • Assurer l'approvisionnement en nourriture, en eau et en fournitures médicales de la population de Gaza ;
  • Lever les blocages qui empêchent la circulation des personnes et des biens dans la bande de Gaza ;
  • Libérer les otages pris par le Hamas, et les personnes palestiniennes détenues arbitrairement par Israël ;
  • Garantir la justice et la réparation pour les victimes ;?
  • Soutenir les travaux de la Commission d'enquête internationale indépendante des Nations Unies sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et Israël, afin de recueillir et de préserver les preuves des crimes de guerre commis par toutes les parties, et de veiller à ce que les auteurs de ces crimes répondent de leurs actes. Y inclure une enquête sur les responsabilités de tous les États qui n'ont pas réussi à dissuader les parties au conflit de commettre ces crimes ou qui leur ont apporté leur soutien ;
  • Prendre des mesures concrètes pour s'attaquer aux causes profondes de la violence et trouver une solution au conflit, qui garantisse les droits du peuple palestinien et mette fin à l'apartheid actuel et à l'occupation coloniale de la Palestine. 

 

ACTUAR, Portugal
Forum brésilien pour la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire et nutritionnelle (FBSSAN), Brésil 

Centre for Social Development, Inde 

Defensoría del Derecho a la Salud, Mexique 

Focus sur le Sud

FIAN Colombie 

FIAN Honduras 

FIAN Indonésie 

FIAN International  

FIAN Népal 

FIAN Sri Lanka 

FIAN Suisse 

FIAN Ouganda 

Coalition internationale pour l'habitat – Réseau pour le logement et les droits fonciers (HLN) 

Indonésie pour la justice globale (IJG) 

Katarungan, Philippines 

Movement of Organic Agriculture of Lanka (MAEL), Sri Lanka 

National Fisheries Solidarity Organisation (NFSO), Sri Lanka

Masifundise, Afrique du Sud 

Observatoire DESCA 

Pakistan Kissan Rabita Committee (PKRC), Pakistan 

Paschim Banga Khet Majoor Samity, Inde

Campagne pour le droit à l'alimentation, Inde

Société pour le développement international (SID)  

Solidaritas Perempuan, Indonésie 

Sri Lanka Nature Group (SLNG), Sri Lanka 

UBING (Alternative Development Policy Research), Bangladesh

URGENCI 

Forum de la jeunesse pour la protection des droits de l'homme, Inde 

Zambia Alliance for Agroecology and Biodiversity (AZAB), Zambie

Anne C. Bellows PhD, Université de Syracuse, Syracuse, Italie

Les luttes paysannes pour les droits humains reçoivent le soutien de l’UNDROP

La Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2018, énonce les droits des paysan?ne?s et des pêcheur?euse?s à petite échelle qui nourrissent la majeure partie de la population mondiale mais luttent en même temps contre les lois et les politiques des États favorisant l'agrobusiness et les industries extractives ainsi que l'accaparement des terres et des océans.

L'UNDROP souligne l'engagement de la communauté internationale à protéger, réaliser et respecter les droits humains des paysan?ne?s et des pêcheur?euse?s. Ces droits comprennent le droit à l'alimentation, à la terre, aux semences, à la biodiversité, à l'eau et aux autres ressources naturelles, à la souveraineté alimentaire, à un environnement sain et à un accès effectif à la justice.

Une reconnaissance forte…

La déclaration est une reconnaissance solide de l'importance de la souveraineté alimentaire et de l'agroécologie et des luttes légitimes des paysan?ne?s et des pêcheur?euse?s du monde entier qui défendent leurs moyens de subsistance et leur mode de vie. Mais elle doit être mise en œuvre dans son intégralité.

À titre d'exemple, dans le cadre de l'Examen périodique universel des Nations Unies, FIAN et d'autres organisations ont demandé au gouvernement indien d'honorer ses engagements envers l'UNDROP dans l'État d'Odisha.

Depuis 2005, les communautés paysannes de Jagatsinghpur, dans l'État d'Odisha, sont victimes d'expulsions, de destruction de maisons, de perte de moyens de subsistance, de violences policières, d'arrestations arbitraires et de criminalisation alors qu'elles résistent pacifiquement à la suppression illégale de leurs moyens de subsistance, qui dépendent principalement de la culture du paddy, de la vigne de bétel et de la noix de cajou, ainsi que de la pêche artisanale. Au moins 40 000 personnes sont concernées.

Tout récemment, l'État a facilité une série d'accaparements illégaux de terres et de destructions écologiques, afin de libérer des terres pour le groupe sidérurgique indien Jindal Steel Works (JSW). Ce mépris flagrant des droits humains des paysan?ne?s concerné?e?s constitue une violation manifeste des protections constitutionnelles de l'Inde ainsi que des obligations internationales énoncées clairement dans l'UNDROP.

… qui reflète des obligations juridiquement contraignantes

L'UNDROP défend le droit des peuples à s'opposer aux tentatives d'accaparement des terres, des rivières et des océans et reconnaît le droit des paysan?ne?s à conserver, utiliser, échanger et vendre des semences traditionnelles. Ce droit est directement menacé puisque des lois criminalisent ces pratiques. L'UNDROP souligne également la nécessité d'une interprétation et d'une application cohérentes des obligations internationales existantes en matière de droits humains.

Elle a été approuvée après près de deux décennies de mobilisation par La Via Campesina, le plus grand mouvement mondial de paysans et paysannes producteurs d'aliments, et d'autres alliés, dont FIAN International.

Les déclarations de l'ONU ne sont pas juridiquement contraignantes, mais elles reflètent généralement des obligations internationales en matière de droits humains.

Cette semaine, FIAN International et La Via Campesina apportent leur soutien aux luttes locales grâce à un nouveau site web consacré à l'UNDROP. Ce site vise à rassembler les connaissances et les expériences sur les progrès de l'UNDROP dans le monde et à devenir une plateforme de partage et de soutien des luttes rurales.

Pour plus d'informations, contactez Tom Sullivan sullivan@fian.org

Rapport de suivi sur le droit à l’alimentation et à la nutrition pendant la covid-19

Ceci est le deuxième rapport de suivi de FIAN International sur l'impact de la COVID-191 sur le droit humain à l'alimentation et à la nutrition (RTFN).  La  pandémie  s'étant  désormais  étendue  à  tous  les continents,  il  est  dès  lors possible de dresser un tableau plus complet et différencié des conséquences sur le RTFN des mesures prises par les Etats dans leurs efforts pour contenir et arrêter la propagation du virus. En même temps, les mouvements sociaux et les organisations de la société civile (OSC) du monde entier sont confrontés à des défis nouveaux, qui ne figuraient pas dans le précédent et premier  rapport  de  suivi.  Une  chose  est  claire  :  de  toutes  parts,  la  revendication  d'un  changement  systémique est devenue de plus en plus forte.

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Courir à la catastrophe : Les réponses au COVID s’appuyant sur le système alimentaire industriel

Suite à son analyse préliminaire en avril, FIAN International publie un nouveau rapport documentant les impacts du COVID-19 sur le droit à l’alimentation. Le rapport souligne que les mesures d’atténuation du COVID-19 sont centrées sur le système alimentaire industriel, et poussent un certain nombre de secteurs professionnels et de couches de la société vers la faim et la malnutrition. S’appuyant sur des dizaines de soumissions de partenaires locaux et nationaux à travers le monde, le rapport de FIAN International met également en lumière l'impact positif des actions de solidarité.

Selon le rapport, les partisans de l’approche malthusienne des crises alimentaires – qui est basée sur la relation mathématique entre la nourriture disponible (offre) et les besoins de la population (demande) – nieraient très probablement qu’il y a actuellement une crise alimentaire. Cependant, cette approche ne tient pas compte de l’impact que la crise du coronavirus a sur l’accessibilité physique et économique, l'adéquation et la durabilité des aliments. En d'autres termes, bien que la nourriture puisse être disponible, certains groupes marginalisés ne sont tout simplement pas en mesure d'accéder à une nourriture suffisante et adéquate, en raison de la pandémie.

« Dans certains pays et parmi certaines populations et certains secteurs professionnels – y compris les personnes rendues pauvres, victimes de discrimination et celles qui travaillent dans le système alimentaire – l’existence de multiples crises alimentaires est indéniable. Avec la pandémie, les mesures d'atténuation et de rétablissement se sont souvent appuyées sur le système alimentaire industriel et ont négligé le rôle des petit-e-s product-rices-eurs alimentaires et des systèmes alimentaires locaux. Cette approche pousse ces groupes, encore plus qu'auparavant, vers la faim et à la malnutrition », explique Ana María Suárez-Franco, Représentante permanente de FIAN International auprès de l'ONU.

Le rapport souligne dans ses conclusions que :

  •  L'augmentation et la non-réglementation des prix des denrées alimentaires rendent les aliments inaccessibles pour des millions de personnes, avec des cas de triplement et de quadruplement des prix. Cela se produit en raison de la spéculation, la volatilité des prix des denrées alimentaires affectant de nombreux pays, notamment l’Argentine, l’Équateur, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, la France et le Salvador.
  • Des tonnes de cultures et de bétail sont respectivement détruites et euthanasiées, les marchés locaux étant fermés en Équateur, en Colombie, au Zimbabwe, au Sénégal, au Mozambique et aux États-Unis. Cela laisse des centaines de milliers de petit-e-s product-rices-eurs sans revenu et des millions de personnes sans accès à des aliments frais, diversifiés et sains.
  • Les gouvernements américain, colombien et équatorien, entre autres, favorisent la consommation d’aliments agro-industriels et ultra-transformés en accordant la priorité aux supermarchés par rapport aux marchés locaux. Les régimes à base de ces aliments augmentent notre probabilité de souffrir de malnutrition, affaiblissant ainsi la capacité de notre système immunitaire à résister aux maladies.
  •  Les activités commerciales qui nuisent à l’environnement et aux droits humains ont augmenté à mesure que les politiques environnementales ont été assouplies et que la pression des entreprises s’est renforcée pendant la pandémie. Des cas concrets ont été identifiés aux États-Unis, en Chine, au Cambodge, aux Philippines, en Colombie, en Bolivie et en Afrique du Sud, et dépassent leurs frontières.
  •  Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par COVID-19. En plus d’être davantage exposées à la violence domestique et au risque de perdre leur emploi dans les secteurs informel et formel dans le cadre de mesures de confinement, elles font face à la charge croissante du travail de soins non rémunéré. Dans certains pays, le repas scolaire étant le seul aliment dont dispose la famille, les femmes pourraient sacrifier sa portion pour les membres de leur famille, ce qui aurait un impact sur leur droit à l’alimentation.
  • Le racisme structurel a exacerbé l’impact de la pandémie sur les communautés noires, avec des hospitalisations et des risques d'infection liés au COVID-19 plus élevés, ainsi qu'une surreprésentation dans les emplois les plus touchés par la pandémie.
  • Le manque d'assistance et de soutien aux peuples autochtones a entraîné une augmentation du nombre de décès, en particulier parmi les anciens qui sont considérés comme les détenteurs de la sagesse, de la langue et des connaissances dans les communautés.
  • Les travailleu-ses-rs de l'alimentation – de ceux et celles dans la production industrielle de viande en Europe et aux États-Unis, aux travailleu-ses-rs agricoles migrant-e-s en Allemagne, aux vendeurs de rue en Afrique du Sud et aux pêcheurs en Inde – sont souvent plus exposés aux infections, aux conditions de travail précaires et à la famine.

Dans ce contexte, les fermetures soudaines qui perturbent l'approvisionnement alimentaire local ont déclenché diverses actions de solidarité dans les zones rurales et urbaines. L'Espagne, le Brésil, l'Afrique du Sud et la Colombie sont des exemples où les communautés locales et les mouvements sociaux se sont mobilisés pour garantir l'accès à la nourriture.

« Bien que nos gouvernements soient en fin de compte responsables de garantir le droit à l'alimentation des populations, les actions de solidarité ont été essentielles pendant la pandémie. Qui sait combien de familles auraient pu survivre sans ces réseaux de soutien », témoigne Suárez-Franco.

En effet, certaines idées innovantes de ces mouvements ont gagné la reconnaissance et le soutien des gouvernements locaux et nationaux.

« Les petit-e-s product-rices-eurs alimentaires trouvent des moyens appropriés de rendre les aliments sains disponibles sur les marchés en plein air, les ventes directes et d’autres canaux de distribution. Avec les consommat-rices-eurs, ils organisent des plateformes pour établir de nouvelles chaînes alimentaires territoriales rurales et périurbaines. En plus de soutenir de telles initiatives, les gouvernements doivent faire le pas vers la transformation de nos systèmes alimentaires : cela est non seulement crucial pour faire face à la pandémie actuelle, mais aussi futures. Le temps presse et nous devons prendre des mesures urgentes », ajoute Suárez-Franco.

 

Vous pouvez accéder au rapport ici.

Pour les questions relatives aux médias, veuillez contacter delrey@fian.org

 

Mesurez l’impact du Coronavirus!

Alors que les violations des droits humains se multiplient sous l'effet du confinement et des mesures extraordinaires, il est plus important que jamais de resserrer les liens entre les forces progressistes, d'organiser, de suivre et de prendre des mesures pour défendre nos droits humains. Dans cette optique, FIAN International publie une boîte à outils pour aider les militants et les communautés du monde entier à suivre les mesures prises aux niveaux national et international et qui ont un impact négatif sur le droit des personnes à l'alimentation et à la nutrition.

La boîte à outils, résultat de consultations étroites avec le Réseau mondial pour le droit à l'alimentation et à la nutrition, passe en revue les questions clés qui peuvent guider les militants et les dirigeants communautaires dans leurs efforts pour évaluer la situation. « Nous pensons que le fait d'avoir une vue d'ensemble de la situation, fondée sur les expériences et les réalités des personnes, peut aider à trouver des solutions créatives, innovantes et efficaces contre la faim et la malnutrition et renforcer notre lutte pour la transformation indispensable des systèmes alimentaires », déclare Ana Maria Suárez-Franco, représentante permanente de FIAN International auprès des Nations Unies à Genève.

Cette boîte à outils a servi à FIAN International et à ses partenaires dans le monde entier à faire le suivi des violations du droit à l'alimentation et à la nutrition, tout autant qu'à découvrir des expériences positives et des solutions alternatives. « Nous nous intéressons énormément aux nouvelles initiatives et propositions communautaires pour faire face à cette crise. Notre objectif est que ces approches ingénieuses puissent être partagées et ainsi inspirer d'autres personnes dans le monde entier », conclut M. Suárez-Franco.

Le prochain rapport de suivi de FIAN International sera publié au début du mois de juin. Restez informé?e?s!

Téléchargez la boîte à outils

N’hésitez pas à partager votre expérience en écrivant à monitoringcovid19@fian.org

Consultez le dernier rapport de suivi de FIAN International

 

Transformer les systèmes alimentaires: un impératif pour surmonter la crise

La Journée internationale des luttes paysannes vient nous rappeler l’importance de la manière dont nous gérons une crise. Cette journée est l’opportunité de souligner qu’en empruntant une voie plutôt que l’autre, nous pourrions exacerber les inégalités et l’exclusion ainsi que nous empêcher de lutter avec succès contre la crise alimentaire imminente. Mais surtout, cette journée nous permet d’envisager un avenir différent, qui non seulement s’appui sur des systèmes alimentaires durables et transformateurs participants à éliminer la faim et la malnutrition, mais aussi valorisent et protègent ceux qui nourrissent le monde.

Comme en témoigne Le rapport préliminaire de l’impact du COVID-19 sur le droit humain à l’alimentation et à la nutrition, les mesures actuelles ont eu un impact différencié sur les groupes marginalisés et discriminés en raisons de leur statut socio-économique, genre, région ou leur localisation en milieux urbains, ou ruraux. Bien qu’ils et elles jouent un rôle crucial dans la résilience des territoires, des communautés et de pays entiers, les petits product.rices.eurs et leurs communautés sont parmi les plus touché.e.s par les mesures visant à stopper la propagation du virus.

Et plutôt que de nous aider à faire face à la crise alimentaire imminente, ces mesures font tout le contraire.

L’impact dévastateur des mesures actuelles

Les confinements et les états d’urgence déclarés dans différentes parties du monde ont eu des effets dévastateurs sur la production locale et l’accès des populations à une alimentation adéquate. Les exemples incluent la fermeture des marchés paysans et l’entrave à la production et à la récolte alimentaires. Dans certains endroits, les travailleurs agricoles saisonniers – souvent migrants – et les commerçants ont perdu leur principale source de revenus en raison des restrictions de circulation et de contrôle aux frontières.

De même, les éleveurs, les bergers et les pêcheurs ne sont souvent pas autorisés à livrer leurs produits aux consommateurs. Pendant ce temps, dans d’autres régions, les travailleurs agricoles sont confrontés à des conditions de travail précaires, notamment des heures de travail prolongées et le manque de mesures de sécurité. Ces organisations ont également pointé l’absence d'une action internationale coordonnée adéquate entre les États et les institutions internationales interétatiques pour maintenir les approvisionnements alimentaires internationaux à travers les frontières pendant la crise COVID-19. Le monde dépend tellement des chaînes alimentaires mondiales, négligeant et sous-estimant ainsi le pouvoir des systèmes alimentaires locaux – qui respectent l'environnement – que nous sommes désormais confrontés à des étagères vides dans les supermarchés et les épiceries.

Le besoin d’un « changement d’attitude »

Comme le dit la célèbre maxime, « un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé ». Il est plus que jamais temps pour les gouvernements de réaliser qu’il faille valoriser le rôle des paysan.ne.s et des autres personnes travaillant dans les zones rurales – en particulier les femmes. En tant que principaux fournisseurs de denrées alimentaires de la population mondiale et qui protègent également la biodiversité, leurs droits humains doivent être (véritablement) garantis par les États, conformément à la législation nationale et au droit international relatif aux droits humains – y compris la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des Autres personnes travaillant dans les zones rurales – ainsi que les initiatives approuvées par l’ONU pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) – comme la Décennie de l'agriculture familiale 2019-2028.

Les paysan.ne.s doivent maintenir leur capacité de produire et de fournir une nourriture adéquate aux centaines de milliers de communautés qu’ils nourrissent, en période de COVID-19 et au-delà. Sur cette note, les États doivent mettre en œuvre des incitations économiques appropriées telles que des subventions et des réductions d'impôts pour les petits producteurs et soutenir les approches transformatrices qui s’appuient sur leur connaissance et expérience.

Une sortie de crise adéquate devrait impliquer les États à prendre des mesures en faveur de divers systèmes alimentaires qui soutiennent des sociétés plus justes, la santé des populations et des écosystèmes. Les mesures fournissant un soutien à la production agroécologique, favorisant les circuits locaux et les chaînes d'approvisionnement courts, et donnant la priorité aux marchés alimentaires, aux épiceries et aux vendeurs informels sont également des mesures qui renforceront à terme la résilience à long terme du monde rural contre les catastrophes naturelles et autres perturbations graves.

La question est simple: si nous voulons faire face à cette crise et à une catastrophe alimentaire imminente, les gouvernements doivent protéger et valoriser les paysan.ne.s, tout en soutenant la transformation nécessaire de nos systèmes alimentaires.

Pour les questions relatives aux médias, veuillez contacter delrey@fian.org

COVID-19 marque le début d’une crise alimentaire imminente

Douze ans après la crise des prix des denrées alimentaires en 2007/2008, le monde se trouve au milieu d’une des crises mondiales les plus dramatiques et complexe de son époque. La pandémie de COVID-19 conduit non seulement l’humanité à une urgence sanitaire sans précédent, où les lacunes de nos systèmes de santé et sociaux sont les plus exposées, mais elle aggrave également la faim et la malnutrition.

Comme l’indique un rapport publié aujourd’hui par FIAN International, les effets de la pandémie et les mesures visant à mettre un terme à la contagion intensifient les violations des droits humains qui empêchent les personnes d’accéder à une nourriture suffisante. Celles qui sont déjà en situation de marginalisation et de vulnérabilité en raison de leur statut socio-économique, du racisme, du sexisme et d’autres types de discrimination sont confrontées à un risque plus élevé d'insécurité alimentaire.

Bien que déclenchée par COVID-19 et les mesures préventives qui ont été mises en place pour le contenir, la crise alimentaire émergente trouve ses fondements dans des décennies de politiques et de pratiques néolibérales qui ont exacerbé les disparités et la discrimination. Selon le rapport, c’est la raison pour laquelle non seulement des mesures ciblées sont nécessaires pour faire face à cette pandémie, mais également des politiques publiques qui modifient fondamentalement la façon dont nos sociétés sont organisées et le système économique fonctionne. Nous ne pouvons tout simplement pas revenir à la normalité.

Le rapport préliminaire de l’impact du COVID-19 sur le droit humain à l’alimentation et à la nutrition énumère les effets désastreux de la crise actuelle sur la vie des personnes et met également en évidence les réponses locales et nationales, y compris par les communautés de base et les mouvements sociaux, à titre d’inspiration. Sur la base de ces résultats préliminaires et des causes structurelles de la faim et de la malnutrition, FIAN International formule une série de recommandations à l’intention des gouvernements du monde entier.

Impacts sur l’accès et même la distribution

La tendance des gens à paniquer et acheter ainsi que stocker de la nourriture en raison de la peur de la rareté en période de crise conduit à des pénuries de certains types d’aliments. Cela signifie que les prix et la disponibilité de la nourriture changent et ne sont plus abordables pour les personnes qui ont une mobilité ou des ressources limitées. De même, l’accès à une nourriture adéquate a été restreint en raison de la priorité accordée aux chaînes de supermarchés par rapport aux marchés locaux et aux coopératives locales en tant que distributeurs alimentaires. En termes pratiques, les produits ultra-transformés et industrialisés sont plus facilement disponibles que les aliments frais et biologiques produits de manière durable par les paysans et autres petits producteurs alimentaires (comme les pêcheurs), ce qui a un impact non seulement désastreux sur le revenu de ces derniers, mais empêche également les personnes d’accéder à une alimentation saine et diversifiée.

En effet, les restrictions en termes d’accès et de qualité devraient affecter plus sévèrement ceux qui sont déjà confrontés à la faim et à la malnutrition. En termes simples, les personnes en situation de surpoids et d’obésité – deux formes de malnutrition qui représentent respectivement plus de 1,9 milliard et 650 millions d’adultes dans le monde – sont plus susceptibles de développer des symptômes et des complications plus graves lorsqu’elles sont infectées par COVID-19. De même, ceux qui sont sous-alimentés, qui représentaient déjà 821 millions avant la pandémie, ont une immunité plus faible pour lutter contre le virus.

En outre, si un groupe démographique particulier est touché par les mesures restreignant la mobilité pour prévenir la contagion, ce sont les centaines de milliers de travailleurs temporaires, saisonniers, souvent migrants, qui ne peuvent plus se déplacer pour leur travail. Il s’agit non seulement de susciter des inquiétudes quant à la perte de possibilités d’emploi et de revenus pour ce groupe, mais aussi d’une pénurie imminente de produits frais et d’une quantité importante de nourriture gaspillée.

Communautés fructueuses, réponses du gouvernement

En temps de crise, les appels à la responsabilité morale et à la solidarité ne suffisent pas toujours et des réglementations étatiques sont parfois nécessaires. Afin de contrer la volatilité potentielle des prix des denrées alimentaires et les pénuries d’aliments essentiels, l’Argentine et la Colombie ont adopté des mesures pour réglementer les prix et garantir la rationalisation des produits essentiels.

Alors que les rayons des supermarchés se vident et que les aliments frais s’accumulent et périssent dans les fermes locales, les organisations paysannes se sont également activement mobilisées en France et en Roumanie pour s’opposer à la fermeture des marchés paysans. Cela a conduit à des directives gouvernementales qui précisent que les marchés alimentaires locaux doivent avoir lieu, tout en suivant des mesures pour assurer des conditions sanitaires afin de prévenir la contagion. De même, les protestations sociales des marchands ambulants ont provoqué des réactions importantes dans des pays comme l’Afrique du Sud, où les épiceries, les marchés de produits de gros et les commerçants informels de produits alimentaires sont autorisés à rester ouverts. Cela garantira que les ménages marginalisés et pauvres sont moins à risque d’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

Dans certains pays, la fermeture des écoles réduit l’accès à la nourriture pour les enfants ou a remplacé les programmes d’alimentation scolaire par la restauration rapide. Des initiatives de la société civile dans des pays comme l’Inde préconisent des programmes qui assurent la livraison à domicile de repas nutritifs aux enfants, ainsi qu’aux femmes enceintes et allaitantes.

La situation actuelle nécessite une action urgente pour contenir la pandémie, mais aussi pour prévenir de nouvelles exclusions et des injustices sociales, conclut le rapport dans ses recommandations. De la protection des principaux fournisseurs mondiaux de produits alimentaires, des paysan.ne.s et des autres travailleu.ses.rs en milieu rural à la mise en place de mécanismes adaptés pour protéger les personnes les plus marginalisées, un certain nombre de mesures peuvent améliorer considérablement la vie de millions de personnes dans cette crise alimentaire imminente.

Vous pouvez lire le rapport ici.

Nous nous tenons à votre disposition afin d’organiser des entretiens avec notre secrétaire générale Sofia Monsalve.

Merci d’entrer en contact avec delrey@fian.org

 

Appel à l’action pour contrer l’impact du COVID-19

FIAN International, dans son rôle de Secrétariat du Réseau mondial pour le droit à l’alimentation et à la nutrition (le Réseau), est très préoccupé par la situation mondiale actuelle déclenchée par la pandémie du COVID-19. L’expansion rapide du virus exacerbe les violations systématiques du droit à l’alimentation et à la nutrition contre lesquelles l’organisation, avec d’autres organisations de la société civile et mouvements sociaux, lutte depuis des décennies. Il s’agit d’un moment critique, non seulement pour les personnes qui sont directement touchées par le virus, mais aussi pour celles qui sont affectés par les mesures mises en place pour enrayer sa propagation.

COVID-19 mène à une urgence sanitaire mondiale, avec le potentiel de déclencher à la fois une crise alimentaire et des crises plus larges des droits humains. Les effets de la pandémie et les mesures pour la combattre vont aggraver les violations actuelles des droits humains, ainsi que les causes structurelles qui les provoquent. Il s’agit notamment de l’abandon des petits producteurs alimentaires au profit de la production agro-industrielle par les sociétés transnationales, ainsi que du manque de protection sociale et de politiques aidant les plus touchés par les crises de cette ampleur. Il existe de nombreux autres impacts, qui varient d’un pays à l’autre, en fonction de leur disponibilité des ressources et des infrastructures, ainsi que de leur capacité administrative et financière, entre autres facteurs.

Comme l’a répété le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) la semaine dernière, en raison de la situation actuelle, la disponibilité des aliments est affectée à court et à long terme, en particulier pour les personnes les plus vulnérables. 

«L’accès à la nourriture est également compromis, en particulier pour ceux qui travaillent dans des secteurs susceptibles de connaître des pertes d’emploi dues à la récession, ainsi que pour les pauvres, qui risquent de voir leur situation empirer. La nutrition risque d’être affectée, car les gens optent pour des aliments plus abordables, à plus grande durée de conservation et préemballés, pouvant être moins nutritifs, et les fruits et légumes frais deviennent moins disponibles en raison des achats de panique et des perturbations dans les systèmes alimentaires. La stabilité est compromise, car les marchés sont eux-mêmes très instables, ce qui entraîne un grand degré d’incertitude. Enfin, la capacité des gens à exercer leur agencéité dans leur relation avec les systèmes alimentaires est compromise, car les inégalités s’accentuent », indique le document de synthèse du CSA.

 

Alors que COVID-19 continue de se propager, plusieurs membres et partenaires du Réseau ont identifié et suivi les impacts de la crise sur les personnes et les communautés. Ils suivent également de près les mesures adoptées par les gouvernements nationaux ou locaux, affectant négativement l’accès, la disponibilité et la durabilité des aliments.En réponse, ils ont également identifié des propositions innovantes, centrées sur les personnes, pour garantir le droit à l’alimentation et d’autres droits humains connexes dans la situation actuelle.

L’appel à l’action apporte quelques exemples négatifs, mais aussi d’autres positifs et innovants, et encourage un suivi et une réponse coordonnés par le réseau, ainsi qu’avec d’autres organisations travaillant à contrer l’impact de COVID-19 sur le droit à l’alimentation et à la nutrition et les droits connexes.

Vous pouvez lire l’appel ici.