Expulsés, malgré les efforts nationaux et internationaux
Les autorités nationales procèdent à l’expulsion force de la communauté Guarani et Kaiowá Apyka´i, violant encore une fois les droits des peuples autochtones.
***Les mises à jour sur la situation seront publiées ici
Comme on le craignait, les autorités nationales ont procédé à l’expulsion forcée de la communauté Guarani et Kaiowá Apyka´i de son territoire ancestral à Dourados, dans l’Etat du Mato Grosso do Sul, par la police fédérale, la police routière fédérale et la police militaire de l’Etat, le 6 juillet 2016 au matin, violant les droits humains des Apyka’i, comme déjà en 1990, puis en 1999, 2005, 2008, 2009 et 2014.
En plein hiver humide et venteux, neuf familles ont été déplacées de force. Elles témoignent de camions qui les ont transportés, familles et biens, dans un endroit qu’on leur a « choisi », alors qu’elles ne souhaitent vivre nulle part que sur leur territoire ancestral. Comme précédemment, les Guarani et Kaiowá Apyka’i ont décidé de rester devant leur territoire légitime et se sont réinstallés en bord de route, où environ 30 de leurs membres font face à un intense trafic routier qui a déjà tué plusieurs personnes de leur communauté ces dernières années, dont des enfants.
L’expulsion a eu lieu alors que la FUNAI avait présenté une demande d’arrêt de la procédure judiciaire de saisie par l’agrobusiness devant la Cour suprême fédérale le 31 mai 2016. Cette demande attend encore de passer au tribunal. L’expulsion a également eu lieu une semaine après la publication du décret de la FUNAI le 29 juin 2016 établissant un groupe de travail responsable de la démarcation du territoire Apyka’i.
L’expulsion viole clairement l’article 231 de la Constitution brésilienne et enfreint la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cette situation appelle à une réaction immédiate des autorités onusiennes, exigeant de l’Etat brésilien qu’il remplisse ses obligations en matière de droits humains.
FIAN International, en coopération étroite avec sa section nationale brésilienne et le CIMI, suit de près la situation sur le terrain et en informe immédiatement les Rapporteurs Spéciaux concernés des Nations Unies – pour le droit à l’alimentation, sur le logement convenable, sur les droits des peuples autochtones et sur l’extrême pauvreté.
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