Une délégation internationale visite le Népal pour évaluer les violations du droit à l’alimentation

Des délégués internationaux venus d’Asie et d'Europe ont fait une visite de trois jours pour observer trois cas emblématiques, situés dans les districts de Banke, Bardiya et Kanchanpur, que FIAN Népal suit de près depuis ces dernières années. De l’accès à la terre au logement décent des peuples traditionnels, en passant par les impacts du développement d’infrastructures sur les communautés népalaises vivant à la frontière, les cas visités illustrent certains des défis à la réalisation du droit à l’alimentation et à la nutrition dans la région.

Lors de leur visite dans une communauté Gandharva – les Dalits sont largement connus pour maîtriser la musique traditionnelle mais aussi pour faire face à une discrimination effroyable – les délégués ont observé que le gouvernement a tenu sa promesse et la communauté a reçu des titres fonciers et des logements décents après des années de lutte. En outre, le gouvernement a organisé des programmes de développement des compétences, tels que l’agriculture biologique, le tricot, la couture, etc. La communauté a toutefois souligné que davantage d’actions sont nécessaires pour réaliser pleinement son droit à l'alimentation et à la nutrition.

Quant aux zones du district de Banke, touchées par l’impact des inondations, fortement exacerbées par la construction du barrage de Laxmanpur et du Kalkalwa Afflux par l’Inde, elles voient la construction d’une barrière pour arrêter les inondations est en cours – 5 kms déjà bâtis. Alors que les communautés disent se sentir « plus en sécurité », elles ont regretté que la construction de cette barrière « se déroule lentement ». Selon les estimations des communautés, la construction globale de cette barrière « protectrice » prendra environ 10 ans. Cela pourrait être trop long, compte tenu des impacts profonds des inondations pendant les périodes de mousson chaque année sur leurs vies et leurs moyens de subsistance.

Des éléphants et autres animaux sauvages vivant dans la réserve du parc national de Dudhwa en Inde franchissent souvent la frontière et pénètrent dans le territoire népalais en détruisant les cultures et les maisons des communautés dans leur sillage. Grâce à la mobilisation des communautés et au soutien de FIAN Népal, une clôture électrique est en cours de construction, ce qui, espérons-le, assurera la protection des communautés.

Les cas du parc national de Dudhwa et du barrage de Laxmanpur illustrent les coûts humains lorsque les États ne respectent pas leurs obligations en matière de droits humains au-delà des frontières – communément appelées « obligations extraterritoriales ». De l’avis des personnes touchées: « Si l’Inde a crée cette situation, le pays devrait clairement s’assurer de résoudre le problème qu’il a lui-même créé ».

Les visites, qui effectué le suivi de la mission de recherche menée l’an passé, se sont conclues par un échange de vues entre les délégués sur les cas visités, ainsi que des discussions sur la manière de renforcer le travail relatif aux droits humains en Asie du Sud.

Voir la galerie photo sur la communauté Gandharva.

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Frontière entre Inde et Népal : visite d’étude sur les obligations extraterritoriales des États

Une équipe internationale composée de délégués du Népal, d'Inde, de Norvège et d'Allemagne ont visité durant une semaine, du 21 au 29 novembre, les districts frontaliers de Banke et Kanchanpur au Népal et de Sravasti et Bahraich en Inde.

Les obligations extraterritoriales étaient le motif principal de l'étude, tout particulièrement l'impact des barrages de Laxmanpur et de Kalkalwa Afflux ainsi que du parc national de Dhudwa en Inde qui affectent également les populations locales situées au-delà de la frontière népalaise. Les équipes de recherche ont pu échanger avec les communautés affectées et leurs représentants, avec des organisations de la société civile, des autorités locales et différents représentants gouvernementaux dont des membres du Parlement, à la fois en Inde et au Népal.

Des infrastructures artificielles provoquent de graves inondations

Les infrastructures artificielles que sont les barrages de Laxmanpur, de Kalkalwa Afflux et une route en Inde longeant la frontière causent de graves crues du fleuve Rapti qui prend sa source au Népal et court en Inde à chaque saison de la mousson. On dénombre parmi les conséquences dévastatrices de ces inondations la perte de vies humaines et animales, des maisons, des terres, des cultures et des récoltes saccagées, ainsi que l'érosion intégrale de terres agricoles. Les mesures de protection des communautés affectées, de prévention des inondations ainsi que de compensation et de réhabilitation ne sont pas adéquates selon les rapports des visites.

Le parc national Dudhwa se trouve dans l’État indien de l'Uttar Pradesh, à la frontière avec le Népal.Du côté népalais de la frontière, les paysans voient leurs cultures régulièrement détruites (et une femme est décédée cette année) par des hordes d'éléphants et d'autres animaux, du fait de l'augmentation du nombre d'animaux sauvages depuis l'établissement du parc en 1977. Les communautés affectées attendent un plus grand appui et une compensation à la mesure des pertes encourues, ainsi que des mesures de protection.

La nécessité de respecter les obligations extraterritoriales

Dans les deux cas, l'agriculture, la source principale d'existence des communautés, est gravement mise en péril. Le Népal et l'Inde sont tous les deux États parties au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels dès lors tenus de respecter, protéger et réaliser le droit à l'alimentation adéquate à l'intérieur et au-delà de leurs frontières et par conséquent d'empêcher toute activité mettant en péril la réalisation de ce droit.

Le gouvernement népalais est tenu de garantir la sécurité de ses citoyens et de leur fournir un logement adéquat, l'accès à des opportunités d'existence propre, et l'accès à une nourriture et à de l'eau adéquates et en suffisance. Le manquement à cette obligation viole non seulement la législation nationale (notamment le Natural Calamity Relief Act – Loi sur le secours en cas de catastrophe naturelle – de 1982) mais aussi la Constitution népalaise qui stipule que « chaque citoyen a le droit à la souveraineté alimentaire tel que la loi le décrète » (Art.18, 3).

En outre, le gouvernement népalais a manqué à son devoir de garantir la sécurité de ses citoyens en ne coordonnant pas de manière effective avec le gouvernement indien et en ne le sommant pas respecter les traités et accords entre les deux pays. L'Inde doit prendre des mesures garantissant que ses actions ne portent pas préjudice à la région voisine au Népal.

De même, le gouvernement indien a violé le droit à l'alimentation adéquate, car les États doivent respecter, protéger et réaliser le droit à l'alimentation des personnes vivant sous leur juridiction.Cela s'applique également aux citoyens vivant en dehors de leurs frontières, comme le stipulent les Principes de Maastricht relatifs aux obligations extraterritoriales des États dans le domaine des droits économiques, sociaux et culturels (2012).

FIAN maintiendra le dialogue avec les autorités népalaises et indiennes afin que des mesures de protection, requises de toute urgence, soient mises en place le plus vite possible. Cela comprend la construction d'une digne permanente de chaque côté du fleuve Rapti sur une longueur de 28 km afin de protéger terres et villages, la compensation et un soutien spécial à la subsistance ainsi qu'au relogement et à la réhabilitation pour les déplacés.

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Le droit à l’alimentation triomphe à la Cour Suprême du Népal

Pendant longtemps, l’extrême pauvreté, l’infection par le VIH, la violence liée au genre, au système de caste et aux handicaps, les catastrophes naturelles et les conflits ont poussé la plupart des groupes les plus marginalisés de la société népalaise au sans-abrisme et à l’exclusion. Conformément aux dispositions juridiques en vigueur sur la sécurité sociale, une personne sans aucune propriété (ou aucun parent ne pouvant lui en fournir) et n’étant pas capable d’occuper un emploi lucratif doit, sur la recommandation du Comité de développement du village ou de la municipalité, recevoir des rations alimentaires régulières et deux tenues vestimentaires par an. Or, ces dispositions, outre qu’elles sont insuffisantes, sont rarement appliquées. 

Dans ce contexte, FIAN Népal et Juri Népal ont adressé une requête écrite conjointe à la Cour Suprême du Népal contre le gouvernement népalais en septembre 2014, demandant que soient garantis aux personnes en situation d’exclusion et dans chaque district, la sécurité sociale, un logement approprié et un environnement propice, conformément aux lois sociales en vigueur. Les requérants ont argué que le gouvernement semblait réticent à garantir ces droits et avait tendance à négliger l’application de dispositions adéquates dans la législation nationale concernant l’administration locale.  

Après une dernière audition en mai dernier, la Cour Suprême a prononcé un verdict favorable aux requérants. Le gouvernement doit maintenant hâter l’application de la législation existante et publier un mandamus obligeant les autorités locales à répondre à leurs obligations vis-à-vis des exclus. Le verdict final charge également le gouvernement de formuler des normes nationales distinctes relatives à l’identification des personnes nécessitant la tutelle de l’Etat et à l’offre de services sociaux, dont un environnement propice, un toit permanent ou temporaire, des services d’éducation et de santé et la codification des diverses lois. Le Népal doit donner priorité à la protection sociale et aux services sociaux pour les personnes souffrant d’un handicap physique ou mental, pour les femmes (particulièrement les femmes enceintes et avec enfants) et pour les personnes âgées. 

En parallèle, les Sonahas, l’un des peoples autochtones les plus menacés du centre-ouest du Népal, témoignent de quelques avancées après avoir enduré des années de violations de droits humains. Pendant longtemps, l’Etat a violé leur droit à l’alimentation en leur restreignant l’accès à leur territoire ancestral et à ses ressources. Malgré une recommandation par un Groupe de travail de haut-niveau en 2010, l’Etat n’a pas reconnu la communauté en tant que communauté Janjati (autochtone/défavorisée), les privant ainsi de droits liés à une série de dispositions légales. Aujourd’hui, les 1200 membres de la communauté vivent dans trois districts dans de mauvaises conditions de vie, ce qui les pousse à migrer dans des zones urbaines et à l’étranger. 

Grâce à la requête écrite présentée en 2014 par deux représentants des Sonahas, soutenus par FIAN Népal depuis des années, la Cour Suprême a demandé dans son verdict final à ce que les Sonahas soient considérés comme un peuple autochtone et à ce qu’ils jouissent de leurs droits en conséquence. La Cour Suprême appelle aussi le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour promouvoir l’accès des Sonahas à leur territoire ancestral. 
FIAN International et FIAN Népal accueillent favorablement les décisions de la Cour Suprême népalaise, que les deux organisations considèrent comme des avancées dans la réalisation du droit à l’alimentation. Elles continueront à plaider pour les droits des groupes les plus marginalisés et suivra l’application de ces décisions. 

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Continuons à lutter contre l’effet «boule de neige» des entreprises

Qualifiée d’« emprise » (« corporate capture » en anglais), l’influence qu’exercent les sociétés transnationales, et autres entreprises sur l’élaboration des politiques publiques et leur mise en œuvre, a représenté un enjeu important pour la société civile au cours des dernières années. Tel l’effet dit « boule de neige », l’influence des entreprises s’est étendue de manière exponentielle, insidieuse et efficace en un rien de temps. Comme le rappelle le « Right to Food Journal », jusqu’à récemment, ses répercussions ont été presque imperceptibles pour le grand public, et les grandes entreprises en ont profité pour infiltrer l’arène politique au niveau international, régional, national et local, y compris aux Nations Unis. Tous ces facteurs ont façonné un monde dans lequel les abus et les violations des droits humains liés aux activités des entreprises sont devenus de plus en plus inquiétants.

À ce propos, Rolf Künnemann, Directeur des droits humains de FIAN International, déclare : « La Journée des droits de l’homme nous donne l’opportunité de rappeler où se situent les obstacles à la réalisation du droit à l’alimentation et à la nutrition. Les sociétés transnationales commettent des abus en toute impunité, et en les laissant agir à leur guise, les États violent les droits humains. Malheureusement, certains États sont de connivence avec l’emprise qu’exercent actuellement les entreprises sur les espaces d’action politique internationaux ». Rolf Künnemann attire l’attention sur le fait que les États ne poursuivent pas conjointement les sociétés transnationales en justice au niveau international, car il n’existe pas de droit pénal des entreprises et qu’il n’y a aucune coopération entre les États qui permette de tenir les transnationales responsables de leurs actes. « C’est pour cela qu’il est nécessaire que nous continuions à lutter contre cette tendance en donnant une visibilité à l’opinion et à l’expérience des groupes de la société civile et des mouvements sociaux, tout en suivant l’évolution des débats qui se déroulent au sein du Groupe de Travail Intergouvernemental de l’ONU pour l’élaboration d’un traité sur les sociétés transnationales et autres entreprises et les droits humains », a?t?il ajouté.

Du point de vue politique et juridique, le « Right to Food Journal » illustre certaines des répercussions qu’ont les activités des entreprises, comme la prochaine mise en œuvre de ce qu’il est convenu d’appeler les « Charter Cities » ; y figurent également les débats menés actuellement qui visent à mettre un terme à cet engrenage des entreprises, notamment les discussions se tenant au sein de ce qu’on appelle la « Convergence mondiale des luttes pour la terre et l’eau ». La publication aborde aussi les évolutions importantes qui ont jalonné 2015, notamment le statut des droits humains au Népal au lendemain des séismes, ainsi que le second Examen périodique universel de ce pays.

Veuillez consulter le « Right to Food Journal 2015 »

Pour toute information complémentaire, les représentants des médias peuvent s’adresser à delrey@fian.org

EPU du Népal : les recommandations portant explicitement sur le droit à une alimentation adéquate restent peu nombreuses

Pour la seconde fois, le Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme chargé de l’Examen périodique universel (EPU) a examiné le statut des droits humains au Népal. Tout en se félicitant des recommandations formulées par les États au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, FIAN International attire l’attention sur le nombre réduit de recommandations portant sur la réalisation du droit à une alimentation adéquate, un enjeu qui demeure primordial pour le pays, et dont l’importance a été exacerbée par les séismes de cette année.

Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre adjoint, Kamal Thapa, a mis en avant les dispositions de la nouvelle Constitution du Népal relatives aux droits humains, adoptée en septembre dernier. S’il insiste sur les améliorations considérables que le Népal a réalisées en matière de concrétisation des droits humains, il déclare également que le gouvernement assurera la mise en œuvre en bonne et due forme de ces dispositions, en écartant tout obstacle à la transformation socio économique du pays. « Le gouvernement a commencé à prendre les mesures nécessaires à l’élaboration d’outils législatifs et politiques indispensables pour mettre en œuvre la constitution sans heurts », a-t-il déclaré. 

Lors de la session, 55 États ont échangé des vues sur les réalisations du Népal en matière de concrétisation des droits humains et ont présenté des recommandations. Tandis que le Népal a été salué dans l’ensemble pour l’adoption de la nouvelle constitution, les États ont fait observer qu’il était nécessaire d’élaborer des stratégies de mise en œuvre des instruments internationaux en matière de droits humains, mais également de renforcer les cadres nationaux au niveau législatif et institutionnel. 

FIAN International se félicite des recommandations formulées par les États, en particulier celles portant sur la nécessité de venir à bout de la discrimination, de protéger les groupes vulnérables, de réduire la pauvreté et d’améliorer le niveau de vie des citoyennes et citoyens. FIAN International salue également le grand nombre de recommandations relatives aux stratégies de mise en œuvre des instruments internationaux en matière de droits humains, et au renforcement du cadre législatif et institutionnel. Toutefois, FIAN International regrette que le droit à une alimentation adéquate et à la nutrition ne soit que rarement mentionné dans les recommandations.

Seules la Malaisie et l’Irlande ont suggéré l’adoption d’une stratégie nationale à grande échelle afin de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle. D’autres États se sont préoccupés de problèmes connexes qu’il est essentiel de résoudre pour réaliser le droit à une alimentation adéquate, en facilitant notamment l’accès des populations rurales à l’eau ou en s’appuyant sur des programmes réussis pour créer de l’emploi et pour offrir de l’aide aux personnes les plus vulnérables.

En acceptant 148 des 196 recommandations, les représentants népalais ont montré que le pays continuera à garantir la mise en œuvre des traités ratifiés sur les droits humains et adoptera une politique visant à améliorer le niveau de vie de ses citoyennes et citoyens, une politique dont l’objectif sera également de venir à bout de la discrimination. 

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À l’approche de l’EPU, les voix népalaises se font entendre en Europe

À quelques semaines du début de l’Examen périodique universel au Népal, une tournée en Europe révèlera les difficultés rencontrées par les communautés népalaises dans leur vie quotidienne pour concrétiser leur droit à une alimentation adéquate.

Le 4 novembre, la situation des droits humains au Népal sera examinée une deuxième fois par le mécanisme d’Examen périodique universel (EPU). Malgré les recommandations formulées par ce mécanisme de l’ONU en 2011, un grand nombre de népalais continuent de se voir refuser le droit à une alimentation adéquate et à la nutrition. À l’approche de la session de l’ONU, FIAN International et sa section au Népal soulignent la nécessité de mettre en œuvre ces recommandations en adoptant une stratégie nationale globale afin d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous, en particulier pour les groupes sociaux marginalisés et défavorisés.

Les données les plus récentes indiquent que la pauvreté compromet gravement les efforts fournis par les foyers pour accéder à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le Népal a du retard au regard des indicateurs nutritionnels de base et la sous-alimentation y demeure un défi. Les problèmes majeurs concernent notamment les expulsions forcées de familles de paysans de leurs terres, l’accès refusé des populations autochtones aux ressources naturelles, et la mise en place de programmes de réhabilitation inadaptés en cas d’urgence. Les tremblements de terre récents, conjugués à l’instabilité politique généralisée ont plongé le pays dans une situation encore plus critique.

Comme le mentionne le rapport parallèle de FIAN International à l’attention du groupe de travail de l’EPU, l’État du Népal a pris des mesures significatives en vue de mieux reconnaître le droit à l’alimentation en incorporant des dispositions pertinentes dans sa nouvelle constitution (en particulier à l’article 36), et a ratifié tous les principaux instruments internationaux qui protègent ce droit. Cependant, les structures nécessaires à sa réalisation effective n’ont pas encore été mises en place.

Le rapport fait également observer que les recommandations formulées à ce sujet en 2011 par l’EPU demeurent, pour la plupart, sans effet. Bien que le gouvernement ait instauré un plan d’action, un engagement concret ainsi que certains aspects cruciaux concernant la méthodologie, tels que des indicateurs pour mesurer les résultats escomptés, font défaut.

En vue de préparer la prochaine session de l’EPU, FIAN International et FIAN Népal feront entendre la voix des communautés locales népalaises lors d’une tournée en Europe qui aura lieu du 2 au 9 octobre, une tournée qui coïncidera avec la présession de l’EPU menée par la société civile. La délégation fera partager son expérience et ses idées sur la manière de garantir le droit à l’alimentation pour tous les népalais.

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Vers une plus grande convergence de toutes les luttes

C’est à Katmandou que s’est tenue la dernière réunion du Réseau mondial pour le droit à l’alimentation et à la nutrition, un événement de 3 jours qui a réuni organisations de la société civile et mouvements sociaux du monde entier. Alors que les droits humains, en particulier ceux des plus marginalisés, sont mis à mal par l’accaparement des multinationales, le patriarcat, la violence sexiste et les conflits qui agitent la planète, les participants ont discuté comment atteindre la pleine application du droit à l’alimentation et à la nutrition. Inspiré par le pays accueillant l’événement, le Népal, qui a récemment entamé des consultations en vue d’une Constitution consacrant la souveraineté alimentaire alors qu’il traite encore les conséquences de tremblements de terre dévastateurs, le réseau mondial a conclu sa troisième réunion sur une déclaration publique. 

A l’issue de la réunion, Flavio Valente, le Secrétaire général de FIAN International a déclaré: « La déclaration marque un tournant pour le réseau. Les représentants de la société civile du monde entier se sont mises d’accord pour une plus grande convergence de toutes les luttes afin de lutter ensemble contre les atteintes aux droits des peuples. La terre, l’eau, les forêts, les ressources naturelles, les moyens de subsistences et l’identité de nombreuses communautés sont menacés et aucun mouvement social ou organisation ne peut s’attaquer à ces défis seul. Il faut lutter ensemble pour défendre la primauté des droits humains sur le modèle actuel de développement, et tenir les Etats responsables de leurs obligations vis-à-vis de ces droits ». 

Le réseau, lancé officiellement en juin 2013, a été l’aboutissement d’un processus de consultation très large, prenant en compte l’aggravation de la crise alimentaire mondiale chronique, laquelle se caractérise elle-même par la persistence de violations graves du droit à l’alimentation et l’impunité dominante dont en jouissent leurs auteurs. Le Réseau est d’abord une lutte commune vers la pleine application du droit humain à l’alimentation adéquate et à la nutrition, dans un contexte d’invisibilité des droits humains et de la souveraineté des peuples. Cette lutte commune a commencé avec la préparation du Forum parallèle de la société civile en vue du Sommet mondial sur l’alimentation en 1996.

Avec cette déclaration, les membres et sympathisants du réseau s’engagent à se mobiliser pour renforcer ensemble l’obligation de transparence en matière de droits humains ainsi que des cadres juridiques basés sur les droits humains, du niveau local au niveau mondial. en outre, la déclaration énumère une série d’engagements, notamment à soutenir et protéger les défenseurs des droits humains et à lutter pour l’éradication de toute forme de discrimination, de violence envers les femmes et d’accaparement par les multinationales dans toutes ses formes et dans tous les secteurs. 

NOTE AUX REDACTEURS:

Le Réseau est une initiative d’Organisations de la société civile et de mouvements sociaux d’intérêt public (paysan(ne)es, pêcheurs(euses), pasteurs, personnes sans terre, consommateurs, personnes en situation de pauvreté, travailleurs/ses agricoles et du secteur de l’alimentation, femmes,  jeunes et peuples indigènes) qui reconnaissent la nécessité d’agir conjointement for la réalisation du droit à une alimentation adéquate et à la nutrition. Le Réseau: 

  • Ouvre un espace de dialogue et de mobilisation pour ses membres dans le but de tenir les Etats responsables de réaliser ce droit, eu égard à leurs obligations territoriales et extra-territoriales; 
  • Soutient les luttes des mouvements sociaux et des groupes contre les violations de ce droit; 
  • Soutient et protège autant qu’il le peut les défenseurs/ses des droits humains contre la répression, la violence et la criminalisation dont ils/elles sont victimes, 
  • Oeuvre à mettre un terme à l’impunité dont jouissent les violations cautionnées par les Etats et les auteurs non-étatiques de ces violations; 
  • Promeut l’interprétation globale du droit humain à une alimentation adéquate et à la nutrition, comprenant la pleine application des droits des femmes, dans le cadre de la souveraineté alimentaire. 

Pour plus d’information, lire la déclaration.
Contact presse: delrey[at]fian.org
Pour plus d’informations sur le réseau, contacter secretariat[at]GNRTFN.org  
Liste d’organisations que adoptent la déclaration

Le tremblement de terre au Népal affecte la vie et les moyens de subsistance de milliers de personnes

Un séisme de magnitude 7,8 a frappé le Népal le 25 avril dernier,  dévastant le pays et faisant un bilan de presque  4500 morts, selon les dernières estimations. FIAN International exprime sa préoccupation devant l’ampleur de la catastrophe, et souligne la nécessité d’une mobilisation continue des secours, y compris la livraison de nourriture et d’eau potable pour toutes les victimes, vu que l’on parle d’une des pires catastrophes naturelles de l’histoire du Népal. 

Les opérations de sauvetage sont en cours. Les gouvernements et les organisations du monde entier ont montré leur solidarité en amassant des fonds afin de sauver ceux qui sont encore sous les décombres et afin de fournir une assistance aux personnes qui ont perdu leurs maisons et leurs moyens de subsistance. Cependant, selon certains habitants, l’aide se focalise sur Katmandou, tandis que les communautés les plus pauvres attendent encore l’intervention des services de secours.

FIAN Népal, une organisation qui travaille dans le domaine du droit à l’alimentation, remarque qu’il y a une atmosphère de peur généralisée, car les répliques récurrentes et la pluie frappent encore  le pays. Au milieu des centaines de personnes dans les rues qui pleurent la perte d’un proche, des organisations de la société civile locales qui travaillent dans certaines des zones les plus touchées, risquent leur propre vie et participent aux opérations de sauvetage, malgré l’absence d’équipements modernes pour assurer leur propre sécurité.

Notre équipe au Népal souligne également qu’il y a un manque de coordination entre les organismes gouvernementaux, ce qui a pour conséquence qu’un nombre considérable de victimes -normalement qui en ont le plus besoin-  n’obtiennent pas les colis de secours. « Il y a un besoin urgent de secours et d’assistance. Les besoins prioritaires sont le logement, l’eau, l’assistance médicale et alimentaire, » souligne FIAN Népal. 

FIAN Népal ajoute que l’approche des droits humains par rapport au secours et aux travaux de réhabilitation est cruciale. Ainsi,  des principes tels que la non-discrimination, la participation, la transparence et la responsabilité sont respectées. En particulier, pour assurer  une réhabilitation intégrale à long terme et une compensation pour les pertes, des consultations participatives avec la population locale, ainsi que des données d’enquête de grande envergure, doivent être effectués

Le droit inaliénable à une alimentation adéquate et à la nutrition de 3000 familles au Népal doit être protégé

Heidelberg, Allemagne – Genève, Suisse, 10 décembre 2014: la Journée des Droits Humains est célébrée aujourd’hui partout dans le monde afin de commémorer les droits humains fondamentaux de toute personne tels qu’ils sont consacrés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée en 1948. FIAN International fait sien le slogan des Nations Unies pour 2014, ‘Les droits humains 365’, afin d’insister sur le fait que chacune et chacun de nous, tous les jours et en tous lieux, a le droit de jouir de la totalité des droits humains, y compris le droit à une alimentation adéquate et à la nutrition.

A l’occasion de la Journée des Droits de Humains 2014, FIAN International lance une campagne visant à reconnaître les droits égaux et inaliénables de plus de 3000 familles du district Banke au Népal qui sont menacées par les inondations et les crues causées par des barrages artificiels construits sur la rivière Rapti. Cette campagne d’envoi de lettres en urgence appelle les sympathisants à demander aux autorités concernées de protéger le droit à une alimentation adéquate et à la nutrition de milliers de familles qui sont confrontées à des déplacements et à la perte de leurs terres agricoles et de leur bétail, et qui souffrent de la faim, de malnutrition, de maladies transmises par l’eau, et de toutes sortes de problèmes de santé et d’hygiène.

Flavio Valente, Secrétaire Général de FIAN International, affirme que la promotion des Droits Humains requiert une attitude active. Il invite la société civile, les mouvements sociaux et des personnes partout dans le monde à unir leurs forces et à construire une société plus juste basée sur la reconnaissance de l’indivisibilité et la diversité de la vie humaine :

« Nous sommes en droit de demander aux gouvernements de s’acquitter de leurs obligations au titre de la législation internationale relative aux droits humains et de respecter, protéger et donner effet au droit à une alimentation adéquate  et à la nutrition ainsi qu’aux droits humains qui leur sont liés par l’adoption de politiques qui ne nuisent pas aux droits des gens, qui respectent la souveraineté des peuples, qui protègent les droits des personnes contre des initiatives nuisibles et qui promeuvent le droit à une alimentation adéquate et à la nutrition ».

Lisez la Lettre Ouverte du FIAN aux Chefs d’Etat du Nepal… (en anglais)

Signez maintenant la lettre de cette campagne d’urgence pour le Népal ….

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